Rugby : «C’est un enfant, il a besoin d’être protégé», Ronan O’Gara au soutien d’Oscar Jégou
Oscar Jegou et Hugo Auradou entrevoient la fin d’un tunnel judiciaire, entamé en juillet au lendemain d’un match de l’équipe de France en Argentine avec l’abandon, mardi, des poursuites pour viol aggravé dont ils étaient accusés par une plaignante rencontrée en boîte de nuit. Mais l’avocate de la plaignante a annoncé faire appel de l’abandon des poursuites décidé en début de journée par la juge en charge du dossier. Ce jeudi, le manager de La Rochelle Ronan O’Gara s’est exprimé sur cette affaire et a évoqué le cas de son joueur de 21 ans, le troisième-ligne Oscar Jegou, avant le match de Champions Cup de samedi (21h) face aux Anglais de Bristol.
«Il est passé très proche de rester en prison 10 ans en Argentine. Mais maintenant, on ne sait pas comment lui le vit dans sa tête. Avec la prise de drogue l’année dernière, et cette affaire l’été dernier, j’imagine que c’est très très difficile. (...) C’est un professionnel. Quand il était sur le terrain, il était toujours focalisé sur le rugby. Il n’y a pas de changement de comportement depuis mardi, a confié le technicien irlandais. Ça veut dire qu’il était confiant ces derniers mois. Le plus important, c’était de le sortir d’Argentine, de le ramener avec nous, dans sa famille. Il était soulagé après ça.» Et d’ajouter : «Je suis son coach, je suis très fier de lui, mais ce n’est pas facile. Je vais rester hyper-vigilant par rapport à lui parce que c’est un enfant, il est très jeune, il a besoin d’être protégé, d’apprendre et d’être éduqué comme les autres.»
Dix-quinze bouteilles de bière après le match, ça appartient au passé
Ronan O’Gara
L’ancien ouvreur international du XV du Trèfle est également revenu sur l’évolution des mentalités concernant les troisièmes mi-temps. «Le monde a changé. Il faut s’adapter. Après la victoire à Bath, c’était Coca et une petite bière éventuellement. Je ne sais pas si une bouteille de bière est mieux qu’une bouteille de Coca sur le plan nutritionnel. Mais dix-quinze bouteilles de bière après le match, ça appartient au passé. On doit contrôler ce qui se passe après le match, même si on n’est pas avec les joueurs 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Il y a des pièges, des menaces partout. Les joueurs doivent accepter ça et être capable de vivre ensemble, de s’amuser sans alcool.»
L’actualité du jour a été marquée par l’affaire de viol concernant des ex-joueurs de Grenoble. Des peines de 12 à 14 ans de réclusion ont été requises, jeudi, à l’encontre de trois anciens rugbymen du FCG jugés à Bordeaux pour le viol d’une jeune femme en 2017 après un match de Top 14. L’avocat général a réclamé 14 ans pour l’Irlandais Denis Coulson et le Français Loïck Jammes, 12 ans pour le Néo-Zélandais Rory Grice, alors que les faits de viol en réunion sont passibles de 20 ans de réclusion.
Ronan O’Gara a également évoqué ce drame, en préambule de sa conférence de presse. «Je viens de lire les réquisitions dans le procès de Bordeaux. Je ne sais pas quoi dire si ce n’est que c’est incroyable et que c’est dans le rugby que c’est arrivé. Je suis choqué. On ne peut pas sous-estimer le problème d’éducation. Quand je vois toutes ces personnes détruites, en premier lieu la victime, les familles, c’est terrible. Il faut éduquer nos joueurs car c’est ça le vrai monde.»