On pourrait presque se croire en classe affaires. De larges sièges en cuir ivoire et crème qui invitent à s’y installer, des hublots encadrés en bois assortis aux accoudoirs, et un repas disposé sur l’un d’entre eux... À mi-chemin entre les sièges économiques et ceux de business, bienvenue désormais en Premium Economy. Une quatrième classe que la compagnie Emirates déploie désormais sur ses Airbus A 380, mastodontes volants qui opèrent la liaison quotidienne entre Dubaï, la capitale émiratie, et Nice (Alpes-Maritimes).
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Lancée depuis le 14 septembre 2025, cette montée en gamme a été décidée post-covid. «On s’est rendu compte que les gens voulaient voyager mieux», explique Cédric Renard, directeur général France d’Emirates, faisant écho au slogan de la compagnie : «Fly Better». «D’une part, il y a une clientèle touristique en quête de plaisir et d’autre part, des expatriés, chefs d’entreprise, ou voyageurs d’affaires qui veulent une “quasi classe affaires”».
Passer la publicitéSelon le directeur général France d’Emirates, cette nouvelle classe Premium Economy, entend «répondre à une demande forte et croissante». Pour ce faire, vingt-deux jours de travail pour «rétrofiter», c’est-à-dire remettre à neuf la cabine d’un appareil. 56 sièges de la classe économique ont été retirés au profit de 56 sièges Premium Economy, disposés en deux rangées extérieures de deux assises et d’une allée centrale en comportant quatre. Sur les 265 appareils qui constituent la flotte de la compagnie, 229 ont été «rétrofités», pour un montant total de cinq milliards d’euros. Parmi eux, 110 Airbus A 380 et 108 Boeing 777.
«Ce n’est pas un déclassement»
«Ce n’est pas un déclassement, insiste Cédric Renard. C’est une cabine à part entière qui reprend les codes de la classe affaires.» Et d’égrener au pupitre de présentation, devant la campagne publicitaire affichant l’actrice espagnole Penélope Cruz : «Elle reprend ses codes couleurs, son verre de bienvenue, ses menus régionaux, la vaisselle en porcelaine, la carte des vins, la couverture, l’oreiller». Le tout, pour des tarifs moitié moins chers que la classe affaires, la vraie. Sur le site de la compagnie, consulté ce mardi, l’aller direction Dubaï est affiché au prix de 893,62 euros. Côté business, c’est presque mille euros de plus (1862, 62€) et côté éco, moitié moins (353, 62€).
L’aéroport de Nice qui a étendu son Terminal 2, rénové ses espaces et ouvert un nouveau salon international peut accueillir cette montée en gamme. «Il fallait un aéroport capable d’accueillir ces avions emblématiques d’Emirates», rappelle Franck Goldnadel, président des Aéroports de la Côte d’Azur. «Notre message est clair : nous voulons développer encore le trafic Nice–Dubaï et inviter le monde entier à découvrir la French Riviera.»
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Et pourquoi pas augmenter la fréquence des vols ? Actuellement, un aller et retour est opéré par Emirates chaque jour avec un taux de remplissage «dans la moyenne haute même si on ne peut pas communiquer les chiffres», sourit Cédric Renard. La ligne a fêté l’année dernière ses 30 ans, accueilli son trente-millième passager il y a quelques mois... Depuis son lancement en 1994, deux ans après les liaisons depuis et à destination de Paris, elle comptabilise près de 5000 vols, Nice devenant «l’une des destinations les plus prisées, parmi les premières», affirme le directeur général France d’Emirates. Les futures liaisons ne seront en revanche sans doute pas assurées par les A380, puisque l’appareil n’est plus produit mais la compagnie compte «les utiliser le plus possible et miser sur l’avenir avec des modèles comme le A350 et le 777 de Boeing».