Comment la nouvelle montre connectée de Tag Heuer se passe de Google

Il faut bien reconnaître : comparé à l’univers infini des montres mécaniques, le marché des montres connectées a de faux airs de morne plaine. Aux côtés de l’Apple Watch et des créations sportives et haut de gamme signées Garmin, rares sont les acteurs à avoir survécu à une décennie de montres connectées. TAG Heuer est même la seule manufacture issue du monde des calibres classiques à continuer à en proposer. Et quitte à le faire, autant le faire bien, et se sentir pleinement chez soi. C’est un peu pour cela qu’après des années de collaboration intelligente au poignet avec le géant américain Google, la manufacture suisse a décidé de voler de ses propres ailes pour dévoiler sa nouvelle génération de montres connectées. Elle en a même profité pour dévoiler une édition limitée à Boston, outre-Atlantique, en partenariat avec New Balance.

Les plus anciens se souviennent de la création par la marque du groupe LVMH de ses montres « connectées à l’éternité », dévoilées en 2015 à Manhattan en présence de Bernard Arnault lui-même. Tout comme de la constitution à Paris d’une équipe de développeurs de haut vol, une véritable start-up horlogère. Cinq ans plus tard, la cinquième génération des montres connectées TAG Heuer représente au fond l’aboutissement de cette démarche : une création 100% maison, sur le fond comme sur la forme, se passant des limites induites par le fait d’utiliser l’OS Wear de Google.

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La nouvelle TAG Heuer Connected E5. TAG Heuer

Objectif : marier technologie d’avant-garde et émotion. « Cette nouvelle génération de Connected est en effet l’aboutissement de l’idée lancée quand nous avons monté cette unité avec Frédéric Arnault. Nous sommes allés au bout de notre vision qui était d’avoir un design, un produit qui soit vraiment à nous, explique Jérôme Mathieu, directeur général de la division montres connectées de Tag Heuer. Depuis le départ, nous ne voulions pas limiter le design de nos montres connectées à l’aspect physique des choses. C’est une vision à 360 degrés : tout doit inspirer la marque et tout doit être ancré dans la marque. Il faut voir le produit dans sa globalité. Jusqu’à présent, nous étions allés jusqu’au bout de notre idée sur la partie physique, en termes de niveaux de détails. Mais demeurait un moment où l’on basculait, où nous n’étions en quelque sorte plus chez nous. On changeait d’univers, qu’on le veuille ou non, en arrivant dans l’univers Google. »

Des fonctions tournées vers l’action

Ces nouvelles TAG Heuer Connected E5 fonctionnent donc désormais grâce à un OS développé au sein des équipes parisiennes de la marque. Ce TAG Heuer OS allégé se concentre sur l’essentiel, alors que nombreuses sont les fonctionnalités connectées dont on ne fait en fait jamais usage au poignet. Cette nouvelle interface maison libérée des contraintes du Wear OS de Google est à la fois plus stylée, épurée, plus réactive, mais aussi moins gourmande en énergie. « L’esprit TAG Heuer, c’est d’être tourné vers l’usage, explique Jérôme Mathieu : apporter l’information au bon moment, être tourné vers l’action, selon ce que l’on veut faire avec. Nous avons une culture de l’usage très poussée. En reprenant le contrôle de notre OS, l’idée était d’exprimer vraiment ce que nous étions. ». En termes de design, ces nouveautés connectées sont résolument proches des créations mécaniques de la marque. Et surtout enfin déclinées dans un nouveau diamètre de 40 mm, histoire de s’inviter sur des poignets fins ou féminins (en sus du modèle 45 mm). Quand la gamme 40 mm propose un boîtier en acier poli avec verre saphir bombé, celle en 45 mm se décline en acier ou titane DLC noir, avec lunette en céramique. L’intégration d’un nouveau système de bracelets interchangeables permet de renforcer le côté stylé de ces montres connectées, entre caoutchouc, cuir, métal ou nylon. La nouvelle Calibre E5 propose également un large choix de cadrans virtuels, inspirés des modèles phares de la manufacture : Carrera, Aquaracer, Formula 1...

La nouvelle TAG Heuer Connected E5. TAG Heuer

Les fonctions classiques sont au rendez-vous entre météo, suivi des activités physiques via l’app Welness Activity, ou celui de la fréquence cardiaque. Le suivi du sommeil devrait faire l’objet d’une mise à jour cet hiver. La marque annonce trois jours d’autonomie pour la version 45 mm, deux pour la version 40 mm à la batterie plus petite. À noter qu’un système recharge rapide inspiré de l’univers des smartphones permet de gagner une journée d’utilisation en environ une demi-heure de charge. Au passage, la certification MFI (made for iPhone) garantit la compatibilité absolue de cette montre connectée TAG Heuer avec les terminaux Apple. Les coureurs et amateurs de loisirs outdoor apprécieront l’intégration d’un GPS bibande pour une localisation GPS plus précise. La nouvelle app Sports a été repensée pour une meilleure lisibilité et l’accès aux données clés en temps réel. Montre connectée haut de gamme oblige, comptez de 1550 à 2000 € pour la version 40 mm, de 1650 à 2300 € pour la version 45 mm, selon les bracelets et le matériau du boîtier. « Au quotidien, le premier usage reste le sport et le suivi de sa santé, rappelle le directeur général de la division montres connectées de Tag Heuer, basé à Paris. C’est intéressant de voir l’écart existant entre la perception que l’on avait en 2015 de ce que serait la montre connectée et ce qu’elle est aujourd’hui. Il existe quand même un véritable écart. On était parti sur cette idée que la smart watch serait une sorte d’ordinateur au poignet. On a vu beaucoup d’apps qui sont allées sur la montre et qui, finalement, en sont revenues. Je pense que la santé au poignet est un axe va énormément se développer. » 

Une édition limitée avec New Balance pour TAG Heuer. TAG Heuer

Le running, nouveau marqueur social

Mais aussi, sans aucun doute, le running. TAG Heuer a d’ailleurs profité du lancement de sa nouvelle génération de montre connectée pour dévoiler une Connected Calibre E5 40 mm New Balance édition au bracelet mauve, associée à une paire de chaussures de running FuelCell SuperComp Elite v5 dans le même ton, marquée du logo de TAG Heuer. « Il faut voir la place que prend la course à pied, insiste Jérôme Mathieu. C’est presque devenu un marqueur social. On revendique le fait de courir. Cela dépasse le seul domaine de l’objet pour devenir une notion communautaire. Strava est d’ailleurs en train de devenir un réseau social, et même un site de rencontres ! De nos jours, ce phénomène de running plus social propose toujours le dépassement de soi, mais aussi le plaisir de se retrouver. Il réunit des gens qui ont un objectif commun : aller plus loin ensemble. Ce n’est pas une compétition, mais ils partagent ce même objectif. Nous sommes une marque tournée vers la performance, mais nous avons découvert cet aspect communautaire en collaborant avec New Balance. C’est une autre approche de la course, le fait de rassembler les gens en les aidant à aller plus loin, mais ensemble, même si chacun a son propre objectif. Bien souvent, l’approche du sport est quelque chose de très individualiste. Ce côté communautaire fonctionne bien. »