À Nantes, le parti de Marion Maréchal appelle à l’union des droites «pour reprendre la ville à Johanna Rolland»

La maire de Nantes, Johanna Rolland (PS), en janvier 2023. LOIC VENANCE / AFP

«Ni la droite traditionnelle alliée au centre, ni le Rassemblement national seul ne peuvent gagner», constate la section départementale d’Identité-Libertés, à moins d’un an des municipales.

Passer la publicité Passer la publicité

Un appel à la raison dans une maison divisée. À onze mois des prochaines élections municipales, Identité-Libertés, le mouvement créé l’automne dernier par Marion Maréchal, s’inquiète de la grande cacophonie qui semble s’être emparée des oppositions à la maire socialiste de Nantes, Johanna Rolland. Dans un communiqué publié jeudi, l’état-major du parti en Loire-Atlantique appelle ainsi à «une grande coalition transpartisane» dans les cités des ducs, l’un des plus solides bastions de la gauche dans le Grand Ouest français.

«À Nantes, les faits sont clairs : ni la droite traditionnelle alliée au centre, ni le Rassemblement national seul ne peuvent gagner. Ils seront relégués dans l’opposition dont on connaît l’inutilité», indique Carol Godon, ex-candidate Reconquête ! aux législatives de 2022, désormais responsable départementale d’Identité-Libertés. Vantant un «rassemblement vivement souhaité par les électeurs», le parti souhaite voir émerger une union des droites qui engloberait les forces locales de Renaissance, du MoDem et d’Horizons (le parti d’Édouard Philippe). Soit «une majorité solide pour reprendre la ville à Johanna Rolland», «battre la gauche qui abîme jour après jour (la) ville» et «redonner espoir aux Nantais».

Offrir «une véritable alternative»

Au-delà de la note d’intention, le parti de Marion Maréchal observe que les dernières élections municipales ont été particulièrement marquées, à Nantes, par une envolée du taux d’abstention, qui avait atteint 69% au second tour, contre 58% au niveau national - dans un contexte marqué par l’irruption de l’épidémie du Covid-19. Ce désintérêt des électeurs est néanmoins interprété par Identité-Libertés comme une apathie des Nantais face à l’absence de «véritable alternative».

Pour l’heure, l’alternative à un renouvellement de la majorité municipale actuelle, issue d’une alliance entre socialistes et écologistes, peine à se dégager. En coulisses, une bataille des chefs mine plus que jamais la droite et le centre. En campagne depuis 2023 pour «virer Johanna Rolland», Foulques Chombart de Lauwe entend incarner un nouveau visage de la droite à Nantes, pour faire table rase des deux échecs de la sénatrice Laurence Garnier. Sa demande a été entendue : l’éphémère secrétaire d’État à la Consommation du gouvernement Barnier a passé la main, en début d’année, au profit de son poulain Julien Bainvel. Depuis, les deux conseillers municipaux se guettent, se jaugent. Et attendent de voir.

Entre les deux hommes, l’ancienne ministre déléguée Sarah El Haïry, récemment nommée au Haut-commissariat à l’Enfance, serait également tentée par l’arène. L’hypothèse d’une primaire ne plaît pas à tous les acteurs de cette chicane. D’autres attendent encore de sortir du bois. L’impatience monte dans les gradins. Parrainée par la présidente de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais, ainsi que par l’ancien président de l’Assemblée nationale, François de Rugy, une rencontre au sommet organisée en janvier avec les figures en lice n’a pas permis d’y voir plus clair. Président des Républicains de Loire-Atlantique, Laurent Dejoie pressait début avril les différents acteurs «de s’y mettre». «La maire de Nantes n’attend pas, elle se répand dans les quartiers et, pendant ce temps-là, nous sommes observateurs», indiquait-il y a deux semaines au Figaro. Depuis, le sablier continue de s’écouler.