Baignade dans la Seine : le retour de certaines espèces aquatiques confirme l'amélioration de la qualité de l'eau du fleuve

La baignade dans la Seine sera possible à Paris sur trois sites, dès samedi 5 juillet. Plusieurs années d’assainissement ont permis d’améliorer la qualité de l’eau, et des découvertes récentes attestent également du bon état écologique du fleuve. La dernière en date remonte à quelques semaines quand le biologiste Bill François a observé pour la première fois dans fleuve une "mouche de mai". Cet insecte a été repéré par hasard par le scientifique au-dessus de l’eau, non loin de Notre-Dame de Paris. Or, cette mouche aquatique ne vit que dans des milieux préservés de la pollution chimique, explique le chercheur. Elle constitue donc une preuve de la bonne santé biologique de la Seine.

Avant cela, il y avait eu la découverte de traces de moules très rares en février. Une étude révélait la présence d’ADN de trois espèces de moules d’eau douce en voie de disparition, détectée dans le fleuve, en plein cœur de Paris. Là encore, ces moules ne s’installent que dans des eaux propres et préservées de la pollution. Par ailleurs, la fédération de pêche a recensé, en 2024, 36 espèces de poissons dans la Seine, contre seulement 14 en 1990.

Une situation en trompe-l'œil

Pour autant, la situation du fleuve parisien ne reflète pas celle de tous les fleuves et rivières de l’Hexagone. En 2024, un rapport du WWF France indiquait que moins de la moitié des cours d’eau français (43 % exactement) sont dans un bon état écologique, c’est-à-dire qu’ils présentent une faune et une flore équilibrées, ainsi qu’une bonne qualité de l’eau d’un point de vue toxicologique.

En réalité, les 500 milliards d’euros investis dans les politiques de l’eau depuis 20 ans en France ont surtout permis d’améliorer la qualité de l’eau des fleuves et rivières en amont des grandes villes. En revanche, l’état des cours d’eau plus petits, notamment en milieu rural, s’est dégradé sous l’effet de l’intensification de l’agriculture, de l’aménagement de certains barrages, ou encore de la bétonisation des rives, autant de pratiques qui nuisent aux écosystèmes.