Professeur agrégé de lettres modernes et ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud, Jean-Paul Brighelli est essayiste et spécialiste des questions d’éducation. Il est notamment l’auteur de La Fabrique du crétin (2005, Jean-Claude Gawsewitch éditeur) et de L’École à deux vitesses (L’Archipel).
LE FIGARO. - En avril dernier, un adolescent de 15 ans, Shemseddine, a été battu à mort à la sortie de son collège de Viry-Châtillon pour une «question d’honneur». Deux jours plus tard, une élève de 13 ans, Samara, était lynchée à la sortie de son collège, à Montpellier, parce qu’elle ne versait pas dans la religiosité ostentatoire. Ces deux affaires ont fait la une de l’actualité. En quoi seraient-elles révélatrices de cette «guerre civile à bas bruit» que vous évoquez dans votre livre?
JEAN-PAUL BRIGHELLI. - Les fondamentalistes ont poussé leurs pions dans nos écoles avec beaucoup de patience. Tout a commencé par les tenues des jeunes filles: via les réseaux sociaux, ces dernières ont…