La macroniste Caroline Yadan «en colère» après les propos du président sur la livraison d’armes à Israël
Tout semble inversé. L’appel d’Emmanuel Macron à arrêter les livraisons d’armes à Israël «pour revenir à une solution politique» et ainsi réduire «les combats à Gaza» provoque des réactions inhabituelles. Dès samedi, le président de la République a été applaudi par quelques Insoumis. Un soutien qui s’est propagé dans les troupes mélenchonistes à la vue de la réponse cinglante de Benyamin Netanyahou, qui a exprimé sa «honte» à l’égard du chef de l’État. Mais qui dérange dans le bloc central. Peu, depuis ce week-end, approuvent l’initiative. D’autres, plus nombreux, comme la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, refusent de «désarmer» l’État hébreu. Position que partage Caroline Yadan.
Invitée dimanche soir de BFMTV depuis Tel-Aviv, la députée Renaissance de la 8e circonscription des Français de l’étranger n’a pas mâché ses mots. À deux jours des commémorations de l’attaque terroriste du 7-Octobre, l’avocate de profession juge que «ce n’était pas le moment». «Personnellement en colère et dans une incompréhension totale des propos» d’Emmanuel Macron, Caroline Yadan, connue pour son combat contre l’antisémitisme dans l’Hexagone, va plus loin. Et s’appuie sur les commentaires suscités par la déclaration présidentielle. «Lorsque sur les réseaux sociaux on est salué par Rima Hassan (eurodéputée LFI), Mathilde Panot (député LFI) ou le Qatar, on doit se poser des questions», a cinglé celle qui fut élue de Paris dans la précédente législature. Sur la guerre au Proche-Orient, «on ne peut pas faire de “en même temps”», épingle-t-elle.
«Un discours de franchise»
Affirmant avoir fait part de ses désaccords avec le chef de l’État, la parlementaire du pourtour méditerranéen promet de porter «un discours de franchise» et garder sa «liberté de parole». Si elle assume sa qualité de macroniste, Caroline Yadan rappelle «d’abord» celle de députée des Français vivant en Israël : «À ce titre, je suis une femme parfaitement libre.» Un coup de griffe rejoint par son collègue Sylvain Maillard, présent à ses côtés sur le plateau de la chaîne d’informations en continu. «Israël se défend face à différents groupes terroristes, que sont le Hamas, le Hezbollah et les Houthis au Yémen», développe le député de Paris. Avant de planter une banderille dans le dos de son mentor : «Dire “qu’on ne livre plus d’armes”, c’est mettre à égalité Israël et des mouvements terroristes.»