Le géant chinois Shein est-il en réalité... le sauveur des petits commerçants ? C’est, en tout cas, ce qu’a argumenté le directeur des relations extérieures et porte-parole de la marque dans l’Hexagone, Quentin Ruffat, ce mardi matin. Interrogé sur Radio classique, à quelques jours de l’arrivée des vêtements de l’entreprise au BHV, à Paris, le représentant a affirmé que Shein n’était pas incompatible avec l’écosystème traditionnel des boutiques de plain-pied. Et d’affirmer que son arrivée à Dijon, il y a quelques mois, avait été accueillie positivement par les commerçants locaux.
Shein avait ouvert, en juin dernier, un magasin éphémère dans la ville. D’abord vue avec méfiance, l’entreprise a ensuite été saluée par les commerçants qui ont enregistré «de très bons résultats» grâce au trafic qu’elle a généré sur place, a assuré le porte-parole. «La majorité des commerçants nous ont remerciés après seulement 10 jours», s’est félicité Quentin Ruffat, qui espère que ce cas se reproduira à Paris.
Passer la publicité«Je demande à ces marques [celles ayant annoncé leur départ du BHV suite à l’arrivée de Shein] de nous laisser du temps», a-t-il plaidé, soulignant que ce type de collaboration peut prendre du temps pour être pleinement accepté et compris. Le groupe chinois peut propulser les ventes d’autres marques présentes par des mécanismes de «ventes croisées» (cross selling), selon le représentant, qui promet de «faire collaborer deux mondes», afin de créer un «trafic plus jeune et plus international».
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Une empreinte en réflexion
L’homme a ensuite défendu le modèle économique de son entreprise, qui produit «à la demande», est réactif et flexible et partage ses fournisseurs avec «de nombreuses autres marques françaises et internationales». Et ce, avec une éthique «comparable» à celle de ses concurrents. «C’est notre modèle qui nous permet d’avoir de si bons chiffres, pas la localisation ni le travail des ouvriers», a-t-il précisé, avant de rappeler que les ouvriers travaillant pour ses fournisseurs «sont payés au-dessus de la moyenne ouvrière chinoise».
Les critiques environnementales ont aussi été balayées par Quentin Ruffat, qui affirme que le modèle de production «permet de mieux gérer l’offre et la demande» et donc de ne pas créer inutilement. Shein tente de réduire son empreinte écologique, a-t-il déclaré, précisant que depuis l’annonce de l’implantation au BHV, de nouvelles initiatives étaient en cours, comme l’exploration de «chaînes logistiques alternatives, avec du transport routier, du train, etc.» pour réduire l’empreinte carbone de ses livraisons.