Quelle est cette marque bordelaise et végane qui a séduit Natalie Portman ?
Végane de la tête aux pieds. À l’affiche de Fountain of Youth, un film de Guy Ritchie qui revisite le mythe de la fontaine de Jouvence, l’actrice Natalie Portman a jeté son dévolu sur une paire de chaussure de la marque Minuit sur Terre. Produite à base de maïs et de lin, la paire de bottines York qui l’habillent à l’écran est l’œuvre de Marie Viard-Klein.
Âgée de 32 ans, cette dernière a fondé sa marque à Bordeaux en 2017, à la fin de ses études. Après des tribulations qui ont failli la forcer à déposer le bilan, cette dernière est aujourd’hui à la tête d’une entreprise qui a vendu 30.000 paires de chaussures en 2024, au chiffre d’affaires de 2,1 millions d’euros. «Je trouve cela très gratifiant que Natalie Portman ait choisi cette paire de chaussure parmi une sélection où toutes les chaussures étaient véganes.»
Similicuir en maïs ou en marc de raisin
Végane depuis plus d’une décennie, Marie Viard-Klein a lancé sa marque alors qu’elle n’avait que 23 ans. «En 2016, je voulais remplacer mes chaussures en cuir, mais il n’existait pas encore de marques véganes en France et celles qui existaient en Europe avaient un look vraiment pas terrible», se remémore-t-elle auprès du Figaro. Deux ans plus tard, à l’été 2018, Minuit sur Terre sort sa première collection de baskets blanches brodées. Renards, paons, oiseaux et fleurs... La ligne aux dessins poétiques rencontre le succès : elle représente plus de 50% des ventes de la marque.
«J’avais bien compris que l’argument écolo ne suffisait pas et que si c’était moche, cela ne se vendrait pas. On a touché les gens par cette beauté, car finalement seule 15% de notre clientèle est végane», explique ainsi la trentenaire. Fabriquées à base de similicuir composé de maïs, de pomme ou de marc de raisin auxquelles sont ajoutés produits de synthèse pour qu’elles «tiennent dans le temps», ces chaussures sont «les plus écoresponsables possibles». Leurs semelles sont en caoutchouc recyclé et les lacets fabriqués à partir de bouteilles en plastique recyclées par exemple. Une démarche qui ne va pas sans pragmatisme. Même s’il est techniquement «plus écolo de ne pas mettre d’œillets aux baskets», ces dernières en possèdent. Des neufs même, afin qu’ils soient plus solides.
Succès hollywoodien
Après la période de disette qui l’avait obligée à licencier ses onze salariés pour motif économique, Marie Viard-Klein voit comme une récompense la mise en lumière de son travail par Natalie Portman. Au point d’avoir relancé la fabrication de deux paires des bottines choisies par l’actrice dans ses ateliers au Portugal, faute de stock. La jeune femme, qui travaille seule depuis la Corse depuis juillet, que cette première commande n’est qu’un début et que la costumière de la star la rappellera pour l’habiller dans d’autres films.