Combien de temps dure généralement un conclave ?

Combien de temps dure généralement un conclave ?

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Une vue de la chapelle Sixtine avant le conclave pour élire le prochain pape au Vatican, le 6 mai 2025 (Médias du Vatican). Simone Risoluti / REUTERS

En principe, les catholiques devraient avoir un nouveau pape avant dimanche. Mais certains conclaves dans l’Histoire ont pu durer jusqu’à... mille jours.

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S’il est impossible de savoir à l’avance combien de temps durera le conclave, les statistiques - et un peu de logique - permettent d’avancer sans grand risque de se tromper que le nom du futur pape sera connu avant dimanche. L’élection du souverain pontife devrait durer « trois jours maximum », a même prédit avec assurance le cardinal salvadorien Gregorio Rosa Chavez la semaine dernière, auprès de Reuters. Depuis le XIXe siècle, aucun conclave n’a duré plus de cinq jours, et au XXe siècle, la durée moyenne des conclaves était même de moins de trois jours.

Pourtant, aucune limite de temps n’est fixée - et par le passé, certains conclaves ont pu être singulièrement longs : au XIIIe siècle le pape Grégoire X a été élu trois ans après la mort de son prédécesseur Clément IV. La légende raconte que les habitants de Viterbe en Italie, où se trouvait alors le palais des papes, ont même dû intervenir et retirer le toit au-dessus des cardinaux pour les presser de se décider.

Les règles sont simples : dès mercredi soir, puis quatre fois par jour à compter de jeudi, les 133 cardinaux électeurs votent à bulletin secret dans la chapelle Sixtine. Dès qu’un candidat obtient la majorité des deux tiers (89 voix ou plus), «habemus papam» ! En revanche, tant que ce seuil n’est pas atteint, il faut voter à nouveau, et aucune règle ne prévoit d’assouplir le seuil fixant la majorité requise si les cardinaux sont indécis. En revanche, passé trois jours, les cardinaux prennent un jour de pause : si donc la fumée n’est toujours pas blanche samedi soir, les votes ne reprendront que lundi.

Au-delà des statistiques récentes, qui laissent prédire un conclave relativement court, les cardinaux savent bien que s’ils mettent trop de temps à se décider, l’image de l’Église en souffrira. Alors certes, les cardinaux sont plus nombreux que d’ordinaire et ont besoin de temps pour se connaître - encore qu’ils en ont eu le loisir pendant les jours de congrégation, qui ont été un peu allongés par rapport à la durée minimale prévue pour ces concertations pré-électorales. Mais selon John L. Allen Jr, rédacteur en chef du journal catholique en ligne Crux et auteur de nombreux ouvrages sur le Vatican, «un grand nombre de cardinaux qui se sentent perdus et à la dérive pourraient se contenter de suivre le chef, en se tournant vers des personnalités bien connues et bien établies qui sont là depuis longtemps et en se mettant entre leurs mains.»

Par ailleurs selon lui, «le système comporte une incitation extraordinairement puissante à ne pas laisser les choses durer trop longtemps. Car la dernière chose que les cardinaux souhaitent, c’est donner au monde l’impression qu’ils sont divisés et que l’Église est à la dérive et en crise», analyse le spécialiste. Ce qui laisse penser qu’au cas où aucun des premiers candidats à obtenir un nombre important de voix ne soit en mesure de l’emporter, les cardinaux ont tout intérêt à chercher une solution de consensus.

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