Budget 2026 : à combien s’élève la facture des restes à charge imposée aux malades ?
« La santé ne peut pas être un marché sur lequel les consommateurs peuvent être sans frein », a lancé François Bayrou le 15 juillet, en accusant les malades d’abuser des soins médicaux. Un discours à rebours de la réalité. Depuis des années, leur reste à charge pour se soigner sur prescription a explosé. Avant le doublement du plafond de la franchise médicale annoncé par le premier ministre, passant de 50 à 100 euros, les gouvernements successifs n’avaient cessé d’exiger toujours plus d’efforts de la part des bénéficiaires de la Sécu. Depuis le deuxième mandat d’Emmanuel Macron, le processus s’est accéléré.
Participation forfaitaire et franchise médicale
En 2024, la participation forfaitaire de 1 euro lors d’une consultation, d’un acte réalisé par un médecin ou d’une analyse avait été doublée. Même tarif pour la franchise médicale, passée de 50 centimes à 1 euro sur les médicaments et de 2 à 4 euros pour les transports sanitaires. Les patients en Affection de longue durée (ALD), ciblés par François Bayrou avec l’exclusion du remboursement à 100 % des médicaments qui ne sont pas en lien avec l’affection déclarée, avaient déjà été percutés de plein fouet par ces mesures l’année passée.
Après le déremboursement des soins dentaires en 2023, c’est la hausse de 5 % du ticket modérateur en 2025 pour les consultations comme pour les médicaments, pris en charge par les complémentaires, qui avait fait grincer des dents ces dernières. Suite aux annonces du 15 juillet, les Mutuelles de France ont d’ailleurs réagi : « Cette orientation traduit une politique injuste et inégalitaire, qui affaiblit la Sécurité sociale et accentue la charge portée par les assurés et les complémentaires santé. »
Des augmentations ou déremboursements qui se répercutent ensuite, en partie, sur les usagers avec des hausses de tarifs des complémentaires santé. Selon un indicateur de l’Assurance Maladie en 2024, le reste à charge annuel des patients s’élèverait en moyenne à 274 euros annuels par personne quand la fédération d’associations France Assos Santé estime que compte tenu des coûts cachés, il serait plutôt de 2000 euros. Les conséquences pour l’accès aux soins sont dramatiques. En 2023, un sondage IFOP estimait que 37 % des Français avaient ces dernières années, déjà renoncé à un soin ou à un équipement médical, notamment pour des raisons financières.
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