Réduction ou sortie ? Au deuxième jour de la COP28, les énergies fossiles au cœur des discussions

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  • Le roi Charles III "prie de tout son cœur" pour que la COP28 soit un "tournant décisif"

Le roi Charles III a appelé vendredi 1er décembre les dirigeants réunis à la COP28 à Dubaï à faire de cette 28e conférence de l'ONU sur le climat un tournant digne de l'accord de Paris pour accélérer l'action climatique, alors que les pays commencent deux semaines de négociations féroces sur le pétrole, le gaz et le charbon.

"Les records sont brisés si souvent que nous devenons insensibles à ce qu'ils nous disent", a déclaré Charles, dont c'est la première présence à une COP en tant que souverain, et qui a rappelé sa participation à la COP21, où naquit il y a huit ans l'accord de Paris qui peine encore à produire des résultats suffisants.

"Je prie de tout mon cœur pour que la COP28 soit un autre tournant décisif en faveur d'une transformation réelle", a-t-il dit. Le roi a énuméré les cyclones ayant dévasté les îles vulnérables dont Vanuatu, les inondations en Inde, au Bangladesh et au Pakistan, ou les incendies records, des États-Unis à la Grèce.

"Nous menons une expérience effrayante de changement de l'ensemble des conditions écologiques en même temps, à un rythme qui dépasse les capacités de la nature", a-t-il ajouté, avant d'appeler à une réforme de la finance mondiale en faveur de la transition énergétique.

"La Terre ne nous appartient pas, nous appartenons à la Terre", a conclu le roi.

  • Les Émirats lancent un fonds privé géant de 30 milliards de dollars pour la transition

Le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane, a annoncé vendredi 1er décembre la création d'un fonds privé dédié aux "solutions" face au changement climatique, en ouvrant le sommet des dirigeants mondiaux de la 28e conférence des Nations unies sur le climat.

"Je suis heureux d'annoncer la création d'un fonds doté de 30 milliards de dollars dédié aux solutions pour le climat", a déclaré le souverain à la tribune, ajoutant que l'objectif était d'atteindre les 250 milliards de dollars d'ici 2030.

Il s'agit de la principale annonce vendredi du pays hôte de la COP28, juste avant que le roi Charles III et le secrétaire général de l'ONU ne s'expriment à la même tribune, alors que de multiples mécanismes et réformes sont en chantier dans le monde pour augmenter le financement d'énergies renouvelables dans les pays en développement.

Le nouveau fonds émirati, nommé Alterra, sera présidé par Sultan al-Jaber, président de la COP28 et patron de la compagnie pétrolière nationale des Émirats, selon un communiqué.

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  • Les énergies fossiles apparaissent dans le projet d'accord en négociation

Le monde doit réduire voire sortir des énergies fossiles, propose une première version publiée vendredi d'un projet d'accord qui va maintenant être débattu par les négociateurs de près de 200 pays pendant la COP28 de Dubaï.

Les pays doivent préparer une "réduction/sortie des énergies fossiles", selon les termes de ce document préparé par le Royaume-Uni et Singapour, qui servira de base de discussion en vue d'une adoption d'ici la fin de la COP, prévue officiellement le 12 décembre.

Un enjeu essentiel pour les pays sera de s'accorder sur le choix du terme "réduction" ("phase-down", en anglais) ou celui, beaucoup plus ambitieux, de "sortie" ("phase-out").

Ce texte clef, qui pourrait faire office de texte final adopté à la COP28, est en réalité un "bilan mondial" de l'accord de Paris de 2015 sur le climat.

Un rapport technique sur ce bilan de l'action internationale a été publié début septembre, faisant sans surprise le constat d'une action insuffisante pour limiter l'augmentation de la température mondiale bien en dessous de 2 °C et si possible à 1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle.

Il doit désormais faire l'objet d'une décision politique durant la COP28, une gageure tant la communauté internationale reste divisée sur nombre de sujets, à commencer par l'avenir des énergies fossiles.

  • Record d'inscriptions

La COP28 est officiellement la plus grande COP organisée avec 80 000 participants inscrits sur une liste provisoire qui dévoile pour la première fois leurs fonctions précises, une tentative de l'ONU Climat de répondre aux critiques face au risque de conflits d'intérêts.

En comptant le personnel technique et sécuritaire, 104 000 personnes peuvent accéder à la "zone bleue" dédiée aux négociations et aux pavillons des États ou d'organisations, soit deux fois plus qu'à la COP27 qui détenait jusqu'alors le record avec 49 000 accréditations. Ces chiffres d'accréditations ne correspondent pas forcément aux personnes effectivement présentes à Dubaï.

Avec AFP

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