Pierre Vermeren : «Le désamour entre le peuple français et les élites, une réalité qui ne date pas d’aujourd’hui»

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Pierre Vermeren : «Le désamour entre le peuple français et les élites, une réalité qui ne date pas d’aujourd’hui»

Pierre Vermeren. Fabien Clairefond

TRIBUNE - Le divorce entre les Français et leur classe dirigeante apparaît depuis plusieurs années comme un mal endémique de la démocratie française, analyse l’historien, qui souligne la prégnance de ce problème dans notre tradition politique depuis la Révolution française.

Normalien, agrégé et docteur en histoire, Pierre Vermeren est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages remarqués, comme « La France qui déclasse. De la désindustrialisation à la crise sanitaire » (Tallandier, « Texto », 2020) et « L’Impasse de la métropolisation » (Gallimard, « Le Débat », 2021).


La victoire des partis populistes aux Pays-Bas renvoie à juin 2005. Trois jours après les Français, le peuple néerlandais rejeta le traité constitutionnel européen par 61 % des voix. Le traité de Lisbonne, copie fidèle du précédent, fut pourtant ratifié au Sénat en 2008 par 60 voix sur 75. L’État de droit pouvait injurier la démocratie, sous réserve de résultats exemplaires. Quinze ans plus tard, il a manifestement failli. La France connaît-elle une situation similaire aux Pays-Bas ? Notre République a de longue date un problème avec la souveraineté du peuple, parce que les élites françaises se méfient de cet acteur.

La réception médiatique de la tuerie de Crépol, après d’autres drames ignorés, a interrogé…

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