Correspondant à Moscou
La queue s’étire sur plus de cent mètres dans la petite rue Fourmany, au nord-est de Moscou. Des jeunes, surtout, qui patientent sous la neige pour apporter leur signature à Boris Nadejdine, candidat à l’élection présidentielle russe prévue en mars prochain. Cet ex-député libéral à la Douma, âgé de 60 ans, est apparu récemment dans le paysage médiatique avec un discours ouvertement anti-Poutine, favorable à la paix en Ukraine et à la libération des prisonniers. Un positionnement qui détonne dans le concert atone et monocorde de la politique russe, où l’opinion est souvent jugée «apathique» et où de telles critiques exprimées publiquement peuvent vous mener tout droit à la case prison.
Onze candidats, tous peu ou prou dans l’orbe du Kremlin, sont en lice pour le scrutin des 15-17 mars, dont Vladimir Poutine lui-même, déjà donné réélu pour un cinquième mandat. Des foules se pressent néanmoins dans plusieurs villes en soutien à la candidature de Boris Nadejdine, qui doit…