"Elle doit disparaître" : Elon Musk annonce le démantèlement brutal de l'Agence américaine pour le développement

"C'est irrémédiable." L'Agence américaine pour le développement international (USAID), qui gère des milliards de dollars d'aide à travers le monde, va "fermer", a annoncé, lundi 3 février, Elon Musk, chargé par Donald Trump de faire le ménage au sein du gouvernement fédéral. Affirmant avoir obtenu le feu vert du président américain, l'homme le plus riche du monde a estimé que la situation de l'agence était "sans espoir" et qu'il fallait "se débarrasser de l'ensemble""C'est pour cela qu'elle doit disparaître", a-t-il insisté.

Quelques heures plus tard, le secrétaire d'Etat américain, Marco Rubio, a déclaré avoir pris les rennes de l'USAID en tant que "directeur par intérim" afin de mettre fin à l'"insubordination" qui y règne. Selon lui, l'agence n'a pas répondu aux questions de la nouvelle administration Trump sur son financement et ses priorités. "Cela doit cesser", a-t-il affirmé, tout en précisant que certaines opérations seraient maintenues.

Un procédé "illégal", selon le camp démocrate

Les employés de l'agence avaient reçu l'ordre par courrier électronique de ne pas se rendre à leur bureau lundi. Un employé, qui a souhaité rester anonyme, a parlé de "chaos total" lundi matin au sein de cette agence, qui gère des programmes d'aide dans quelque 120 pays et joue un rôle crucial dans la distribution de l'aide étrangère des Etats-Unis, premier pourvoyeur d'aide dans le monde. Le compte X de l'USAID a été suspendu et son site internet est hors service, alors que plusieurs hauts responsables de l'agence ont été placés en congé administratif dès samedi soir.

Des experts ont mis en cause lundi la légalité de cette décision de fermer l'agence pour le développement et sa mise sous tutelle. "C'est un abus de pouvoir corrompu. Ce n'est pas seulement un cadeau à nos adversaires, mais essayer de fermer l'Agence pour le développement international par décret est tout simplement illégal", a également déploré le sénateur démocrate Chris Van Hollen.

Dès son investiture le 20 janvier, le président américain a suspendu l'aide étrangère pendant trois mois, le temps d'un réexamen complet de celle-ci, notamment pour traquer les programmes favorisant la diversité ou l'avortement. Marco Rubio avait très vite fait part d'exemptions pour l'Egypte, Israël et l'aide alimentaire d'urgence. Devant le tollé et l'inquiétude suscitée dans les milieux humanitaires et à l'étranger, il avait ensuite élargi cette exemption à l'aide humanitaire essentielle.