Emprisonné à vie depuis 1999, le fondateur du PKK Abdullah Öcalan a reçu la visite la visite d’une délégation d’élus pro-Kurdes
Emprisonné à vie depuis 1999 sur l’île d’Imrali, au large d’Istanbul, le fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), âgé de 75 ans, a reçu le 28 décembre la visite d’une délégation du Parti de l’égalité et de la démocratie des peuples (DEM, pro-Kurdes), la première depuis dix ans.
Deux députés du DEM, Sirri Süreyya Önder et Pervin Buldan, ont pu se rendre sur l’île-prison pour une « réunion politique » avec le leader historique du PKK. Selon le coprésident du DEM, Tuncer Bakirhan, cette rencontre constitue une étape pour permettre « d’ouvrir une nouvelle ère » afin de « résoudre la question kurde par des moyens démocratiques et sur une base démocratique » en Turquie.
Une ouverture vers la paix ou à la répression turque ?
Cette visite intervient dans un contexte de dégel des relations entre les organisations kurdes et l’État turc : voici deux mois, le député et dirigeant du parti nationaliste turc MHP, Devlet Bahceli, avait invité Abdullah Öcalan à « prendre la parole et crier que le terrorisme, c’est complètement fini, et que l’organisation (du PKK) est terminée ».
Dans un communiqué publié ce dimanche par le DEM, Abdullah Öcalan indique que ce rapprochement politique constituait une « responsabilité historique ».
« J’ai la compétence et la détermination nécessaires pour apporter une contribution positive au nouveau paradigme lancé par M. Bahceli et M. Erdogan », a-t-il déclaré selon le communiqué du DEM, ajoutant qu’« à la lumière de cela, je suis prêt à prendre les mesures nécessaires et à lancer cet appel ».
La dissolution du PKK, toujours classé comme organisation terroriste par la Turquie, l’Union européenne et les États-Unis malgré son engagement contre Daech, ouvrirait-elle la porte à un véritable processus de paix ou, au contraire, aiderait-elle Ankara à résoudre à sa manière l’équation kurde ? La question est posée.
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