Au Xinjiang, la Chine accélère la «sinisation» de l’islam

Correspondant en Asie

Après des mois à réciter des chants de propagande à la gloire du Parti communiste chinois, cette femme ouïgoure a eu droit à une ultime mauvaise surprise en sortant d’un centre de rééducation au Xinjiang, en septembre 2020. Impossible de retrouver son adresse et en particulier le nom de son village, au moment d’acheter un ticket de transport en commun pour rentrer chez elle, dans la province de Chine majoritairement peuplée de minorités turcophones. Le nom de la localité s’est volatilisé des bases de données officielles durant sa captivité. Cette ancienne détenue, dont l’identité est protégée pour sa sécurité, comprend alors que son village a été unilatéralement rebaptisé « Unité », effaçant la résonance ouïgoure de son nom d’origine.

Pékin mène en silence une offensive toponymique d’ampleur sous la bannière de la stratégie « Yanda », ou « frapper fort », du président Xi Jinping, édictée en 2014 contre le « séparatisme » dans cette province placée…

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