CRITIQUE - La manifestation suisse fête les 20 ans de l’académie et a invité Daniel Barenboïm.
Dix ans déjà que Claudio Abbado n’est plus. Entre le lac des Quatre-Cantons et le mont Pilate, dans la salle de Jean Nouvel dotée d’une des plus belles acoustiques, le Festival de Lucerne, dont le chef milanais fut l’âme, reste le rendez-vous obligé des amoureux de musique orchestrale. À la mort d’Abbado, son directeur, Michael Haefliger, s’est posé la question du sort de l’Orchestre du festival, réunion de solistes d’élite qui se reformait une fois par an pour le magnétisme de son chef. Et il a choisi de continuer. Depuis huit ans, Riccardo Chailly en est le directeur musical, le noyau dur de musiciens «abbadiens» voyant arriver quelques nouveaux venus, notamment de la Scala de Milan, dont Chailly est le chef.
Il est aussi vain de vouloir remplacer quelqu’un que difficile de lutter contre le souvenir! Chailly apporte son art exigeant et sa personnalité de maestro tendu vers le meilleur résultat possible. Mais nous avons toujours eu quelques doutes sur l’adéquation entre sa volonté de contrôle…