Altercation Trump-Zelensky : pour Jean-Philippe Tanguy (RN), le président ukranien «n’a pas été humilié»

La scène va rentrer dans les livres d’histoire. Deux jours après le violent affrontement entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale, l’Europe, sonnée par le virage diplomatique du président américain vers la Russie, se réunit ce dimanche à Londres pour imaginer de nouvelles garanties de sécurité pour le continent face aux craintes de lâchage par Washington.

Si les dirigeants tentent de faire bloc autour du président ukrainien, qui a quitté précipitamment vendredi la Maison-Blanche, les oppositions se montrent davantage nuancées. Invité ce dimanche du «Grand Jury» RTL-Le Figaro-M6-Public Sénat, le député RN de la Somme Jean-Philippe Tanguy a jugé, contrairement à la majorité de la classe politique française, que Volodymyr Zelensky «n’a pas été humilié» par son homologue américain. Certes, ce moment interpelle selon lui «la culture européenne et française pour laquelle la diplomatie ne passe pas par ce genre de pratiques.» Mais «aux États-Unis ce sont des pratiques proches de la manière de faire de l’économie, qui n’ont rien de singulier.»

Et Jean-Philippe Tanguy de temporiser les «surréactions» des leaders européens condamnant depuis 48 heures l’attitude offensive de Donald Trump et de son vice-président J.D Vance : «Si on commence à partir dans des surenchères, on est très loin des réalités qu’on doit gérer aujourd’hui : une guerre épouvantable aux frontières de l’Europe avec des centaines de milliers de victimes.» Prudent, l’élu nationaliste assure «qu’il est tôt pour savoir quelle sera l’issue de cet évènement et pourquoi Donald Trump et Volodymyr Zelensky se sont comportés ainsi.»

Un contexte électoral permanent

Souhaitant «comprendre ce qu’il s’est passé», ce proche de Marine Le Pen met plutôt l’attitude offensive du milliardaire républicain sur le compte de «la campagne électorale permanente aux États-Unis», en vue des élections de mi-mandat à l’automne 2026 qui renouvelleront la Chambre des représentants et un tiers du Sénat. «Vous devez en permanence donner des gages à l’opinion publique américaine, qui est isolationniste», a-t-il prétendu.

Alors qu’Emmanuel Macron a appelé ce dimanche à «un réveil stratégique, parce que dans tous les pays il y a un trouble, une incertitude, sur le soutien américain dans la durée», Jean-Philippe Tanguy considère que «seule Marine Le Pen a depuis le début une analyse à la hauteur des évènements.» «L’enjeu ce sont les liens entre la Russie et la Chine, la politique américaine consiste à (cela)», a-t-il affirmé, en défense de Donald Trump. Comme pour contrer les attaques des adversaires du RN, qui accusent le mouvement nationaliste d’être un relais de Vladimir Poutine en France, l’élu lepéniste a rappelé que c’est bien le président russe «qui a déclenché cette agression et brandi l’arme atomique.» «Cette situation a été permise par l’affaiblissement structurel de l’Europe, la mentalité de certains dirigeants qui s’attendent toujours à ce que les États-Unis fassent le ménage derrière eux, a attaqué le député de la Somme. C’est ça la réalité de l’Europe depuis 50 ans.»