«Je suis très circonspect» : Retailleau se démarque de Bayrou sur la réforme du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille

«Je suis très circonspect» : Retailleau se démarque de Bayrou sur la réforme du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille

Bruno Retailleau a reçu les maires d’arrondissement parisien samedi pour aborder cette réforme. Gonzalo Fuentes / REUTERS

«Je ne comprendrais pas qu’on bouscule l’agenda parlementaire au point de repousser l’examen du texte sur la lutte contre le narcotrafic», dit-il dans un entretien au Parisien.

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Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau n’adhère pas à la réforme du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille, poussée par François Bayrou. «Je ne comprendrais pas qu'on bouscule l'agenda parlementaire au point de repousser l'examen du texte sur la lutte contre le narcotrafic. C'est la priorité», déclare-t-il au Parisien . «Je suis donc très circonspect sur cette réforme d'autant qu'elle porte atteinte aux principes de proximité des maires d'arrondissement», a-t-il ajouté, précisant qu'il s'agissait d'une «position personnelle» et non celle du gouvernement.

Car François Bayrou s'est déjà dit favorable à une réforme rapide du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille, à un an des élections municipales. En vertu de la loi PLM de 1982, les élections dans les trois plus grandes villes de France se déroulent par arrondissements ou par secteurs, et non à l'échelle de la ville. La réforme propose d'élire les membres du conseil des trois métropoles au suffrage universel direct, comme c'est le cas dans les autres villes. Ce qui divise fortement les élus et suscite des réticences, comme chez les maires LR des arrondissements parisiens que Bruno Retailleau dit avoir reçus samedi.

Le gouvernement pourrait cependant choisir d'agir vite, dès mars, avant même l'inscription à l'ordre du jour de l'Assemblée de la proposition de loi transpartisane pour lutter contre le narcotrafic en France, qui a été adoptée le 4 février à l'unanimité au Sénat. La porte-parole Sophie Primas avait ainsi indiqué qu'une discussion aurait lieu «au mois de mars au plus tard» au Palais-Bourbon.