Dans les médias, « les chefferies éditoriales ont renoncé à déconstruire le discours d’extrême droite »

Vous dénoncez, avec Acrimed et l’Observatoire des médias, une « extrême droitisation », à la fois dans la presse écrite et l’audiovisuel. Comment se manifeste-t-elle ?

Le symptôme le plus visible, c’est que de nombreux concepts portés par l’extrême droite sont désormais jugés dignes d’être discutés légitimement dans des médias généralistes traditionnels. Des mots comme « grand remplacement », « ensauvagement » ou « islamo-gauchisme » ont par exemple été rabâchés et légitimés. 

Au-delà des mots, il y a des tendances structurelles, comme ce que nous appelons les coconstructions de la peur et de la haine. Les préoccupations historiques de l’extrême droite, à savoir l’islam, l’immigration, la sécurité, sont largement et régulièrement surexposées dans l’agenda médiatique.