Sauvée de la disparition depuis octobre dernier, Tupperware regarde désormais vers l’avenir. En octobre dernier, l’iconique entreprise de boîtes en plastique avait échappé de justesse à la liquidation judiciaire, grâce à un accord entre plusieurs de ses créanciers, qui ont racheté l’entreprise pour 23,5 millions de dollars (21,8 millions d’euros). La branche française de la marque opère aujourd’hui un nouveau tournant, en étant reprise par l’entrepreneur à succès Cédric Meston. Celui-ci compte également relancer les marchés de la Belgique, de l’Italie, de l’Allemagne et de la Pologne.
Lors d’une conférence de presse organisée ce mardi matin, celui-ci a dévoilé son projet de reprise de Tupperware France, et ses ambitions pour l’avenir l’entreprise comme de ses salariés. L’homme d’affaires, cofondateur de HappyVore, reprend le groupe «aux côtés des entrepreneurs Augustin Rudigoz et Aymeric Porte et en partenariat avec le management actuel, mené par Geoffroy Destexhe et associé à hauteur de 50% du capital» précise-t-il dans un communiqué. La marque sera relancée dans cinq pays : la France, la Belgique, l’Allemagne, l’Italie et la Pologne, à compter d’avril. La nouvelle équipe espère relancer rapidement les ventes, s’adapter «aux nouveaux modes de consommation», et miser sur une «distribution multicanale», entre vente à domicile, e-commerce et «partenariats stratégiques avec des enseignes de distribution».
«L’objectif est clair : assurer une disponibilité immédiate des produits tout en construisant une dynamique pérenne», note le document. Cité dans le communiqué, Cédric Meston déclare vouloir «sauver un des symboles de nos cuisines». L’entreprise est «saine» et le «défi s’annonce passionnant», ajoute l’entrepreneur. La nouvelle équipe aux manettes indique par ailleurs viser «un objectif de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires fin 2025».
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«Réunions Tupperware»
Une telle restructuration est indispensable pour réduire la dette abyssale du groupe, qui comptabilisait 818 millions de dollars (758 millions d’euros) de dettes en septembre dernier. En 2014, la valeur de l’action Tupperware s’élevait à plus de 90 dollars (83 euros), contre 0,01 dollar (0,009 euro) aujourd’hui.
Une chute sans précédent pour l’entreprise basée en Floride, dont la popularité n’avait cessé de grimper à partir des années 1950. Les «réunions Tupperware» étaient notamment sa marque de fabrique : une présentatrice exposait ses produits chez une hôtesse qui, contre des avantages, invitait ses amies, voisines ou parentes. Un bouche-à-oreille qui avait permis de largement développer la popularité de la marque à travers le monde.
En France, l’aventure avait débuté en 1961 et s’était largement accélérée en 1973, avec l’ouverture de l’usine de Joué-lès-Tours, en Indre-et-Loire. Mais avec la hausse des coûts de main-d’œuvre et un virage manqué vers la vente en ligne, l’usine a fermé ses portes en 2018, laissant 235 salariés sur le carreau. Le 8 janvier dernier, les usines belge et portugaise de Tupperware ont stoppé leurs activités et placé plus de 450 personnes au chômage. La marque souhaite se concentrer sur d’autres marchés, comme l’Inde, la Chine, le Brésil ou le Canada.