Cannes 2025 : la palme d’or, le palmarès, les acteurs récompensés… Suivez la cérémonie de clôture du festival
Le Figaro décerne sa palme d’or à Valeur sentimentale
Au terme de onze jours de compétition, les critiques du Figaro ont vu - et parfois supporté - 22 films en compétition. Avant le véritable palmarès de cette 78e édition, ils se sont réunis et ont décerné leurs prix. La palme d’or du jour va à Valeur sentimentale.
«Joachim Trier nous avait enchantés avec Julie en 12 chapitres avec Renate Reinsve. La lumineuse actrice récidive dans un film plus ample et nostalgique sur les rapports d’un père et de ses deux filles. Une maison d’Oslo est au centre de Valeur sentimentale, une chronique familiale qui voit un cinéaste réapparaître pour les obsèques de son ex-femme. Il a sous le bras un scénario qu’il a écrit pour son aînée qui refuse la proposition. Les souvenirs affluent, les douleurs renaissent, dans une intrigue fluide et intense, qui n’est pas sans rappeler Ingmar Bergman. Stellan Skarsgard interprète ce patriarche égoïste, blessé, envahissant. Valeur sentimentale brasse les thèmes avec intelligence et sensibilité. Joaquim Trier scrute les visages, signe une œuvre intimiste qui résonne en chacun. Du grand art», écrivent nos journalistes.
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D’où vient la palme d’or, symbole du festival depuis plus de 70 ans ?
Si le festival a été créé en 1939, l’histoire de la palme d’or ne débute en 1954, soit quelque 70 années avant la 78e édition qui sera lancée ce soir. L’idée vient de Robert Favre Le Bret, délégué général du festival entre 1952 et 1972. Il s’inspire alors des armoiries de la ville de Cannes : un blason bleu sur lequel figurent une palme d’argent posée en barre et deux fleurs de lys dorées. Comme un symbole, le cinéphile propose d’en utiliser la palme. L’idée fait consensus.
Le premier récipiendaire de ce trophée se nomme Delbert Mann. Il l’obtient en 1955 pour son film Marty. La palme d’or, c’est aussi une histoire de style. Ce qui fait son prestige, c’est son apparence. Un design plein d’élégance, de brillance et de sobriété. La tige de 18 centimètres et les 19 folioles sont faites d’un or 18 carats. Son socle est scié, taillé et poli dans un cristal de roche de 3 kg. Au cours de son histoire, la palme d’or a été décernée à 53 films et réalisateurs.
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La « Palm Dog » 2025 revient au chien Panda
Après Messi, le border collie d’Anatomie d’une chute en 2023 et Kodi, du Procès du chien, l’an dernier, c’est à Panda, le chien de berger du film islandais L’Amour qu’il nous reste qu’est revenue vendredi la Palm Dog, récompensant le cabot avec le plus de mordant des films du Festival de Cannes.
C’est le propre chien du réalisateur islandais Hlynur Palmason qui apparaît dans L’Amour qu’il nous reste, un drame poignant sur un couple traversant une séparation et les conséquences de celle-ci sur leur famille. L’annonce du lauréat a été accueillie par des acclamations et des aboiements, tandis que Hlynur Palmason a envoyé une vidéo de Panda semblant perplexe sur le siège avant de sa voiture.
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L’équipe de Valeur Sentimentale sur le tapis rouge
Le réalisateur Joachim Trier est sur le tapis avec ses acteurs Renate Reinsve, Stellan Skarsgard et la star hollywoodienne Elle Fanning. Leur film, étude de l’amour et du deuil, de la réussite professionnelle, du suicide et de la paternité défaillante, a reçu la standing ovation monstre de ce festival.
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Un film chilien sur des femmes transgenres décroche le prix Un certain regard à Cannes
Le Mystérieux regard du flamant rose du cinéaste chilien Diego Céspedes a remporté vendredi 23 mai, le prix Un Certain Regard à Cannes. Cette section parallèle récompense les jeunes réalisateurs. Le film de Diego Céspedes raconte l’histoire d’un groupe de femmes transgenres qui résistent face à une mystérieuse maladie. Il s’agit du premier long-métrage du réalisateur chilien.
Le prix du jury a été attribué au film colombien Un Poeta de Simon Mesa Soto tandis que le prix de la mise en scène a été décerné aux cinéastes d’origine palestinienne Arab et Tarzan Nasser pour Once Upon a Time in Gaza.
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Hafsia Herzi, Queer Palm pour son film La Petite Dernière
La Petite Dernière, troisième long-métrage et premier en compétition à Cannes de l’actrice et réalisatrice française Hafsia Herzi, a remporté hier soir la Queer Palm, un prix alternatif du «meilleur film LGBTQ+». Ce récit tout en pudeur de l’émancipation sexuelle et sentimentale d’une jeune homosexuelle et musulmane vivant en banlieue est librement adapté du premier roman, d’inspiration autobiographique, de Fatima Daas, publié en 2020.
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Fatima, 17 ans, issue d’un milieu modeste et musulmane pratiquante, dont on suit sur un an l’éveil à la sexualité avec d’autres femmes et l’entrée à l’université à Paris, est magistralement campée par Nadia Melliti, actrice non professionnelle de 23 ans dont la silhouette androgyne irradie le film. La petite dernière montre aussi comment l’entrée en fac de philosophie, pour cette jeune adulte ébranlée par l’attirance qu’elle ressent pour les femmes, est l’occasion de fréquenter d’autres milieux sociaux, notamment lors de fêtes endiablées où les corps se rapprochent.
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Premières rumeurs sur les équipes rappelées pour la cérémonie de clôture
Le petit jeu des habitués de Cannes durant la dernière journée : deviner les lauréats du palmarès en épiant les équipes de film faisant leur retour sur le tapis rouge de la cérémonie de clôture. D’après nos informations, auraient été rappelés pour apparaître sur les marches ce soir Joachim Trier (Valeur Sentimentale), Hafsia Herzi (La Petite Dernière), Jafar Panahi (Un simple accident), Kleber Mendonça Filho (L’Agent secret), Bi Gan (Résurrection), Oliver Laxe (Sirat), Mascha Schilinski (Sound of Falling) et les frères Dardenne. Le duo belge, qui peut prétendre à une troisième palme d’or historique pour Jeunes mères, a été rappelé in extremis, alors qu’ils étaient à l’aéroport de Nice.
L’Œil d’or remis pour la première fois à un film tchétchène et un documentaire sur Assange distingué à Cannes
Le jury cannois a décerné l’Œil d’or du meilleur documentaire à Imago du cinéaste Déni Oumar Pitsaev. C’est la première fois qu’une œuvre cinématographique tchétchène est présentée sur la Croisette. Elle retrace le retour du réalisateur dans son village natif où il souhaite bâtir une maison futuriste. Imago a aussi été récompensé du prix du jury lors de la Semaine de la Critique, le 21 mai.
Le festival a également décerné un prix spécial à The six billion dollar man. Réalisé par Eugene Jarecki (Why We Fight), le documentaire dévoile des images personnelles de l’activiste Julian Assange, fondateur de Wikileaks. Pour rappel, il avait dévoilé en 2010, des dossiers militaires secrets. Incarcéré à Londres en 2019, Julian Assange a été libéré de prison en juin 2025, et est retourné dans son Australie natale.
Les 22 films en lice pour décrocher la palme
Les critiques cinéma du Figaro ont classé de 0 à 4 les 22 films susceptibles de décrocher la palme d’or. Non pas en fonction de leurs chances d’obtenir une distinction mais par ordre de préférence, du zéro pointé aux félicitations du jury.
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Une édition brouillonne et clivante, des déceptions en pagaille... Ce qu’il faut retenir de ces deux semaines de compétition
La 78e édition du festival se termine sur un goût d’inachevé. Peu de films ont fait l’unanimité, laissant une critique divisée comme rarement face à une sélection, glamour sur le papier, mais ayant du mal à tenir ses promesses.
Les convulsions géopolitiques ont dominé une bonne partie compétition.Parmi les titres les plus fustigés figurent ceux qui avaient pourtant la distribution la plus hollywoodienne et flamboyante : le neo-western Eddington, où se toisent Joaquin Phoenix et Pedro Pascal, Die My Love, portrait d’un couple en prise avec la dépression postpartum campé par Jennifer Lawrence et Robert Pattinson. Même les blockbusters, projetés hors compétition, ont fait pschit.
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A contrario, les mieux placés sont le polar brésilien L’Agent secret sur la première marche du podium, Sound of Falling, portrait intergénérationnel de femmes sur un siècle, et Sirat, road-movie dans le désert marocain du Franco-Espagnol Oliver Laxe. Trois drames qui ont profondément déçu Le Figaro.Il a fallu attendre Nouvelle Vague, de Richard Linklater, qui retrace le tournage d’À bout de souffle, de Jean-Luc Godard pour mettre les cinéphiles sur la même longueur d’onde. De la tendresse, c’est aussi l’étendard du récit familial Valeur sentimentale de Joachim Trier, qui a généré, avec Un simple accident, le premier vrai concert de louanges de ce festival. Le réalisateur norvégien retrouve sa muse de Julie (en 12 chapitres), Renate Reinsve, pour une étude de l’amour et du deuil, de la réussite professionnelle, du suicide et de la paternité défaillante.
Cannes 2025, c’est presque fini !
Bienvenue sur ce live spécial Cannes dédié à la 78e édition du festival. La cérémonie de clôture, animée par Laurent Lafitte, débutera à 18h40 en direct sur France 2. Qui pour succéder à Anora de Sean Baker, palme d’or 2025 ?
Sur la Croisette, les rumeurs vont bon train. On annonce comme favoris Joachim Trier, Jafar Panahi, Kleber Mendonça Filho, Oliver Laxe ou encore Bi Gan. Mais le jury présidé par Juliette Binoche peut nous réserver plusieurs surprises. Nos tricolores, Julia Ducournau (palme d’or 2021 pour Titane), Dominik Moll et Hafsia Herzi (première participation), ont-ils une chance d’inscrire leur nom au palmarès ? Les paris sont lancés.
En espérant que la panne d’électricité qui a secoué Cannes et ses environs (160.000 foyers touchés depuis samedi en milieu de matinée) ne perturbe pas la cérémonie...