Emmanuel Macron en visite officielle au Groenland pour y porter un message de soutien face aux visées de Donald Trump

Ce dimanche, Emmanuel Macron sera le premier chef d’État étranger à mettre le pied au Groenland depuis les menaces d’annexion du président américain. Il y portera un message de «solidarité» pour ce territoire autonome du Danemark, grand comme quatre fois la France et couvert à 80% de glace, en proie à une fonte des glaces accélérée et donc aux ambitions de Donald Trump.

Le président américain, invoquant des raisons de «sécurité internationale», ambitionne de mettre la main sur cette île, la plus grande du monde, riche en métaux rares, par tous les moyens, y compris militaires s'il le faut. «Le Groenland n'est pas à prendre», non à la «prédation», a d'ores et déjà répliqué Emmanuel Macron, même si l'Élysée réfute toute «dimension personnelle» dans ce déplacement.

«Témoignage concret de l’unité européenne»

Attendu à 11h30 locales (12h30 GMT) à Nuuk, la capitale groenlandaise, le président de la république se rendra successivement sur un glacier, dans une centrale hydroélectrique et à bord d'une frégate danoise. Trois séquences pour trois messages : le soutien européen à «la souveraineté et l'intégrité territoriale» du Groenland, à son développement économique et la mobilisation contre la «fonte alarmante des glaciers», indique l'Élysée.

Le chef de l'État sera accompagné par la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, qui se félicite de ce «témoignage concret de l'unité européenne», et par le chef du gouvernement groenlandais, Jens-Frederik Nielsen. Il s'y rend à «leur invitation» et sa venue constitue «un signal en soi», «à leur demande», insiste l'Élysée.

Un accueil qui tranche avec celui réservé au vice-président américain JD Vance le 28 mars. Ce dernier avait dû se cantonner à la base militaire américaine de Pituffik, sur la côte nord-ouest du Groenland, face au tollé suscité par sa venue.

JD Vance le 28 mars à la base militaire américaine de Pituffik JIM WATSON / AFP

Course aux terres rares

La population - 57.000 habitants -, majoritairement inuite, rejette toute perspective de devenir américaine. Le Danemark martèle aussi que le Groenland «n'est pas à vendre». JD Vance avait accusé lors de sa visite le Danemark de n'avoir «pas fait du bon travail pour le peuple du Groenland», notamment en matière économique, et «pas bien assuré sa sécurité». La base de Pituffik, qui se situe sur la trajectoire la plus courte des missiles entre la Russie et les États-Unis, constitue un maillon crucial de la défense antimissile américaine.

L'Arctique devient aussi un enjeu de sécurité dans la course aux terres rares et aux nouvelles routes maritimes rendues possibles par le réchauffement climatique. Face aux visées de tous bords, le Danemark a annoncé qu'il allait consacrer deux milliards d'euros au renforcement de la sécurité dans l'Arctique. L'Otan va de son côté installer un Centre de commandement et de contrôle des opérations aériennes (Caoc) en Norvège, au-dessus du cercle polaire, alors que la Russie cherche à conforter sa puissance militaire dans la région.