Malgré le tir d’un policier et sa cavale à l’étranger, le chauffard qui avait refusé d’obtempérer à Lyon remis en liberté

Il jouit toujours de sa liberté, malgré la gravité des faits qui lui sont reprochés. Un chauffard qui avait foncé sur des policiers le 1er septembre dernier a été déféré ce week-end, avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire, dans l’attente de son procès en janvier prochain, a appris Le Figaro de sources concordantes ce mercredi 11 septembre, confirmant une information d’Actu 17. Une décision judiciaire qui survient dix jours après les faits, en raison de la cavale dans laquelle le suspect s’était lancé après son refus d’obtempérer, survenue peu après deux heures du matin le 1er septembre. 

Cette nuit-là, un équipage de la brigade anticriminalité (BAC) repère un automobiliste peu soucieux du Code de la route. À bord d’une grosse cylindrée, il grille un feu rouge, enchaîne les pointes de vitesse en pleine rue... Les forces de l’ordre activent donc leur sirène et lui ordonnent de s’arrêter. En vain, puisque l’homme accélère brutalement... avant de se retrouver bloqué quelques minutes plus tard dans des embouteillages. 

Balle dans le pare-brise

Les «Baqueux» descendent alors de leur véhicule et encerclent celui du chauffard. Ce dernier, toujours survolté, effectue une marche arrière et manque de peu de renverser un policier. Puis fonce en marche avant, vers un autre agent, qui parvient à éviter la berline de justesse. L’un de ses collègues a riposté en ouvrant le feu sur le véhicule. Une balle s’est logée dans le pare-brise, sans faire de blessé. Selon nos informations, provenant d’agents de terrain déployés lors des faits, la course-poursuite aura duré près de 25 minutes. Mais les policiers perdent sa trace dans la nuit.

Une enquête est alors ouverte pour «tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique» et «refus d’obtempérer», et confiée à la police judiciaire. Elle aboutira six jours plus tard, vendredi 6 septembre, avec la réapparition du suspect. Se présentant à la police, il affirme être le chauffard impliqué dans le refus d’obtempérer du 1er septembre. Il détaille également sa cavale auprès des autorités, expliquant avoir traversé l’Allemagne au volant de sa voiture, puis s’être réfugié à Prague, en République tchèque, à 1000 km de Lyon.

«Sentiment d’impunité»

D’après nos confrères d’Actu 17, le suspect a assuré lors de son audition «ne pas se souvenir du refus d’obtempérer, puis affirmé ne pas avoir voulu foncer sur les policiers (...) Il a aussi déclaré qu'il avait songé à 'changer de vie' suite à ce qui s'était passé, évoquant son souhait de combattre en Ukraine en s'engageant à Kiev», d’après une source judiciaire. Selon nos informations, l’homme est «défavorablement connu» des services de police.

Pourtant, le mis en cause n’a pas été écroué à l’issue de son défèrement devant un juge d’instruction ce week-end. Mis en examen pour des faits requalifiés en «refus d’obtempérer aggravé», l’homme a été placé sous contrôle judiciaire, ce qui signifie qu’il demeure libre jusqu’à son procès qui aura lieu en janvier. «Ce n’est pas normal ! Il a failli tuer des gens lors de sa fuite ! On a un sentiment d’impunité...», déplore un policier bien informé. «La requalification des faits en refus d'obtempérer aggravé envoie un mauvais message qui conforte la certitude qu'ont ces individus, de faire ce qu'ils veulent, en quasi toute impunité, alors que le mis en cause était initialement poursuivi pour tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique», a également réagi le délégué national du syndicat Alliance Police auprès de nos confrères.