"Conclave sur les retraites" : même en cas de déficit inférieur aux estimations de François Bayrou, le débat s'annonce difficile
La Cour des comptes va dévoiler son rapport sur le financement des régimes de retraites mercredi 19 février. Ce sera le point de départ d'un conclave entre syndicats et patronat, initié à la demande de François Bayrou, pour discuter de l'avenir du système des retraites. Ce diagnostic va servir à évaluer l'état des finances. Le rapport précis sera disponible dasn deux jours, mais il apparaît déjà que la Cour des comptes adopte une méthodologie différente de celle du Conseil d'orientation des retraites (COR).
Contrairement à François Bayrou, qui estime que le déficit des régimes de retraites pourrait bien atteindre 45 à 55 milliards d'euros d'ici 2030, la Cour des comptes prévoit un déficit bien inférieur. En actualisant ses prévisions avec des données moins optimistes concernant la croissance, le chômage et la productivité, la Cour anticipe un déficit supérieur à 10 milliards d'euros, mais loin des 45 à 55 milliards évoqués par François Bayrou.
Cependant, ce diagnostic ne garantit pas un accord facile entre les syndicats et le patronat. Selon l CFTC ou FO, un déficit de 55 milliards aurait été un obstacle insurmontable, mais malgré la moindre ampleur du déficit, les discussions s'annoncent difficiles. Les syndicats veulent revenir sur la réforme Macron et le recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ans, tandis que le patronat défend fermement cette mesure.
Des divisions au sein des syndicats
L'unité syndicale est également loin d'être acquise. La CFDT, par exemple, envisage ce conclave comme une occasion d'obtenir des aménagements à la réforme, notamment sur la pénibilité au travail et l'égalité hommes-femmes. À l'opposé, la CGT réclame l'abroation pure et simple de la réforme, estimant que le débat sur les retraites doit être tranché par le Parlement. De son côté, Force ouvrière semble sceptique et n'exlut pas de claquer la porte sur les négociations n'aboutissent pas.
Entre postues et vraies convictions, syndicats comme patronat se méfient d'être instrumentalisés par Matignon. Selon eux, François Bayrou pourrait utiliser ces discussions sur les retraites pour gagner du temps politique. Le Premier ministre leur a donné trois mois pour parvenir à un accord, mais il est possible que la réunion n'aboutisse qu'à un constat de désaccord, prenant à peine quelques jours.