La Chine va imposer des mesures antidumping sur les importations de porc européen
La Chine a annoncé ce vendredi 5 septembre qu’elle imposera dès le 10 septembre, dans le cadre d’une enquête, des droits antidumping provisoires sur les importations de porc en provenance de l’Union européenne (UE), dans le cadre d’une enquête ayant selon elle mis en évidence des pratiques de dumping.
Les autorités chinoises avaient lancé cette enquête antidumping sur le porc européen en juin 2024, peu de temps après l’annonce par l’UE de sa volonté d’imposer des droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques fabriqués en Chine. «L’autorité responsable de l’enquête a déterminé, de manière préliminaire, que les importations de porc et de sous-produits porcins en provenance de l’Union européenne font l’objet de dumping», a indiqué vendredi le ministère chinois du Commerce. L’industrie chinoise «a subi un préjudice important», a-t-il ajouté.
Passer la publicitéLes autorités ont donc décidé de mettre en place «des mesures antidumping provisoires sous forme de cautions» à déposer auprès des Douanes, a annoncé le ministère du Commerce. Ces droits, compris entre 15,6% et 62,4%, entreront en vigueur à partir du 10 septembre. Les mesures annoncées vendredi restent «provisoires» car l’enquête du ministère du Commerce doit se prolonger, comme prévu, jusqu’en décembre. Des conclusions finales devraient alors être rendues. Des annonces qui ont fait bondir la Commission européenne. Bruxelles prendra «toutes les mesures nécessaires pour défendre ses producteurs et ses industriels», a assuré vendredi 5 septembre un de ses porte-parole.
Première consommatrice de porc
La Chine est la première consommatrice au monde de porc, une viande très utilisée dans la cuisine locale. À titre d’exemple, elle a importé l’année dernière pour 4,3 milliards de yuans (516 millions d’euros) de produits porcins en provenance d’Espagne, l’un des principaux producteurs européens, selon les Douanes chinoises.
Cette annonce chinoise intervient après deux intenses séquences diplomatiques, avec le dirigeant Xi Jinping qui a reçu ces derniers jours plusieurs dizaines de dignitaires étrangers - dont Vladimir Poutine et Kim Jong-un. Le président russe et le leader nord-coréen avaient notamment assisté à Pékin, aux côtés de Xi Jinping, à un grand défilé militaire marquant le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, avait dénoncé cette réunion des trois dirigeants, y voyant «un défi direct» à l’ordre international. En réponse, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères avait qualifié ces propos d’«irresponsables» et «empreints de préjugés idéologiques».
À la grande irritation des Européens, Pékin n’a jamais condamné la guerre en Ukraine ni demandé le retrait des troupes russes. La Chine se présente officiellement comme partie neutre et médiatrice potentielle dans le conflit. Mais les alliés de Kiev accusent Pékin d’aider Moscou à contourner les sanctions occidentales, notamment en lui permettant d’acquérir les composants technologiques nécessaires à sa production d’armements.