Une fois n’est pas coutume, aucune question autour de Kylian Mbappé n’a été posée jeudi à Didier Deschamps. Preuve que tout va bien autour du capitaine des Bleus, qui marche sur l’eau avec le Real Madrid (15 matches, 18 buts) et l’équipe de France (3 capes, 3 réalisations) depuis le début de saison. Il sera encore une fois la tête de gondole de la sélection pour valider la qualification à la Coupe du monde 2026 (11 juin-19 juillet). Les sujets n’ont pas manqué pour un sélectionneur qui a dévoilé sa liste et n’en a désormais plus que deux (mars et mai), avant de tirer sa révérence avec les Bleus.
Qui sont les grands absents ?
« Est-ce que cela servirait à quelque chose ? » : C’est un Didier Deschamps fataliste qui s’est épanché sur la question des blessures et des cadences dans le football actuel. En poste depuis 2012, le sélectionneur voit bien le rapport de force s’inverser entre le poids des clubs et des sélections et estime qu’il ne peut rien y faire. La séquence de novembre, avec une infirmerie bien remplie, est encore là pour en attester. Non désireux de « remettre une pièce dans la machine » sur Ousmane Dembélé, blessé et forfait, et de raviver la polémique après les attaques du Paris-SG, le technicien de 57 ans doit aussi faire face à d’autres absences. Et non des moindres : Aurélien Tchouaméni, Adrien Rabiot, Kingsley Coman, Désiré Doué, Marcus Thuram… Que des éléments importants.
À lire aussi «Si on avait pu éviter de jouer le 13 novembre…» : Deschamps évoque le 10e anniversaire des attentats de 2015
Passer la publicitéPourquoi rappeler N’Golo Kanté ?
La surprise du chef. Absent des listes depuis novembre 2024, le champion du monde (64 sélections, 2 buts) 2018 effectue son grand retour chez les Bleus. La raison est simple : Tchouaméni et Rabiot sont forfaits. Koné, Camavinga et le revenant Zaïre-Emery manquent d’expérience et Deschamps veut régler l’affaire jeudi prochain, contre l’Ukraine, sans attendre le déplacement à Bakou trois jours plus tard. Son soldat N’Golo Kanté (34 ans), qui enchaîne les matches à Al-Ittihad (12 rencontres, 12 fois titulaire), sera donc là lundi.
« Il est à son meilleur niveau car il joue tous les trois jours, avance le sélectionneur, chambreur envers les médias qui ne regarde toujours pas le championnat d’Arabie saoudite selon lui. Quand je l’appelle, c’est pour avoir un rôle, pas juste pour faire partie de l’équipe. » Difficile d’être plus clair. Sauf pépin physique, le public français devrait le voir titulaire jeudi soir au Parc des Princes contre l’Ukraine.
Quelle équipe semble se dessiner contre l’Ukraine ?
La transition est toute trouvée et si l’on se réfère aux dernières sorties des Bleus, avec un système de jeu en 4-2-3-1, couplée à un rassemblement express (deux matches jeudi et dimanche), donc quasiment aucune séance d’entraînement classique possible, le onze de départ de l’équipe de France se dévoile petit à petit. Maignan au but, devant une défense composée de Koundé, Upamecano, Saliba et Digne. Au milieu, Kanté avec Koné. Dans le secteur offensif, une ligne de trois éléments composée d’Olise à droite, Cherki dans l’axe et Barcola à gauche, même si ce dernier avouait jeudi, après PSG-Bayern (1-2), que «l’enchaînement des matchs fait mal» . Dans l’axe, le capitaine Mbappé. À ne pas négliger toutefois, les options Nkunku ou Ekitike.
Corentin Tolisso doit-il dire adieu aux Bleus ?
L’espoir fait vivre et le Lyonnais doit s’accrocher. Pourtant, avec tous les pépins physiques et absences depuis septembre au milieu de terrain, les occasions n’ont pas manqué pour qu’il soit rappelé. En vain. Deschamps lui a préféré d’autres options, souvent des éléments plus jeunes et avec moins de références. Revenu à son meilleur niveau à l’OL et meilleur joueur du club, Corentin Tolisso reste toujours à quai… pour le moment.
« Il reste dans la réflexion pour maintenant et l’avenir », avance Deschamps. Réalité ou posture ? Le sélectionneur connaît par cœur le champion du monde 2018 et son staff continue de l’observer. Autrement dit, s’il y a hécatombe au milieu dans l’optique de la liste pour le Mondial (si les Bleus se qualifient), Tolisso (31 ans) garde toutes ses chances. Il part de loin mais Deschamps ne ferme jamais la porte définitivement. À lui de rester à ce niveau avec Lyon et de briller.
Passer la publicitéJean-Philippe Mateta a-t-il une chance d’être au Mondial ?
Buteur en Islande le mois dernier (2-2), le bizuth Jean-Philippe Mateta sera de retour à Clairefontaine lundi. Malgré la présence de Mbappé et Ekitike -deux axiaux- le buteur de Crystal Palace a gardé sa place. Reste à savoir encore combien de temps quand les Thuram, Doué et Dembélé seront là. Charge au vice-champion olympique de marquer à nouveau des points et de saisir sa chance. La route est encore très longue pour l’été 2026, sa place au Mondial loin d’être acquise, mais le fait qu’il soit présent dans les discussions est déjà une victoire.