« Je vais peut-être perdre mes 20 000 euros » : les naufragés du crowdfunding immobilier ne sont pas au bout de leurs peines

Thibaut est en colère. Il en veut aux dirigeants des deux sociétés auxquelles il a prêté de l'argent. Il en veut à l'intermédiaire -la plateforme ClubFunding, numéro un du secteur- qui a monté et proposé les projets. Et admet-il du bout des lèvres, il s'en veut aussi à lui-même de s'être lancé si vite et si fort dans ce qu'il croyait être un eldorado pour investisseurs en quête de rendements très élevés, voire imbattables. « Je vais peut-être perdre mes 20 000 euros, se désole-t-il. C'est comme si j'avais mis mon argent dans des entreprises en faillite ». Ce cadre supérieur, à la tête bien faite, a rejoint fin 2023 le club des naufragés du crowdfunding immobilier. Ils sont des milliers à serrer les dents depuis plus d'un an, espérant au moins récupérer l’argent qu'ils ont investi -au pire une partie seulement-, sans savoir si cela pourra être le cas et à quelle échéance. « Je suis parti pour 10 ans d'attente et de cheveux blancs », lâche l'un d'eux, dans une référence à la durée du plan de sauvegarde d'une des entreprises à laquelle il a prêté.