L'actrice Claudia Cardinale, décédée mardi à l'âge de 87 ans, a tourné avec les plus grands réalisateurs et obtenu ses plus grands rôles dans les années 60. Voici sa carrière cinématographique en cinq films:
Rocco et ses frères (Luchino Visconti, 1960)
Primé à la Mostra de Venise, ce film marque le retour de Visconti au néoréalisme. Tourné en noir et blanc, il raconte l'histoire d'une mère et de ses quatre fils qui fuient l'Italie du sud et la misère. Ils débarquent à Milan chez l'aîné des enfants et sa femme Ginetta, incarnée par Claudia Cardinale, qui n'est encore qu'une jeune première. Le film va booster sa carrière comme celle d'Alain Delon, qui joue, lui, Rocco. Pendant le tournage, dans une scène de bagarre, Visconti se saisit d'un mégaphone pour crier: «Ne me tuez pas la Cardinale !»
Passer la publicitéCartouche (Philippe de Broca, 1962)
Film de cape et d'épée qui s'inspire du personnage de Cartouche, chef de bande qui a sévi à Paris à la Cour des miracles au début du XVIIIe siècle, sous la Régence. On suit les aventures à travers la France de ce voleur de grand chemin, incarné par le tourbillonnant Jean-Paul Belmondo, et de sa bande de brigands. Claudia Cardinale joue la flamboyante Vénus, une jeune bohémienne pleine de vitalité et de charme. Lors d'une embuscade, elle se sacrifie pour sauver son amant Cartouche. Son premier duo avec Belmondo.
Le Guépard (Luchino Visconti, 1963)
Une grande année pour Claudia Cardinale. Sitôt fini le tournage de «Huit et demi» de Federico Fellini, qui reste l'un de ses films préférés, elle enchaîne avec l'adaptation du roman de Giuseppe Tomasi di Lampedusa. Ce film sera le chef-d’œuvre de Visconti. L'actrice, d'une beauté époustouflante, y est Angelica, la fille de don Calogero, un maire fruste et peu instruit qui incarne la bourgeoisie conquérante. Le prince de Salina (Burt Lancaster) assiste impuissant au déclin d'un monde aristocratique et accepte finalement que son neveu Tancrède (Alain Delon) épouse la jeune femme. Claudia Cardinale, qui maîtrise encore mal l'italien, est doublée. Elle s'adresse à Lancaster en anglais et à Delon en français. Pendant une scène tournée avec le jeune premier, Visconti lui murmure en français à l'oreille: «Je veux voir la langue quand tu embrasses Delon». Palme d'or au Festival de Cannes.
Il était une fois dans l'Ouest (Sergio Leone, 1968)
Ce western spaghetti s'ouvre sur une longue scène mythique, avec un mystérieux joueur d'harmonica (Charles Bronson) qui arrive en train à Flagstone, une ville de l'Ouest américain. Il va s'allier à un desperado pour protéger d'un assassin impitoyable (Henry Fonda) une belle veuve. Claudia Cardinale, qui a été préférée à Sofia Loren pour le rôle de Jill, est le seul personnage féminin du film. Elle refuse, comme dans ses autres films, d'être filmée nue. «Lorsque Henry Fonda me fait l'amour, je ne me dénude pas. Et pourtant, c'est sexy, non ?», raconte-t-elle des décennies plus tard. Immense succès populaire dans le monde entier, le film reste, plus de 50 ans après sa sortie, un chef-d’œuvre intemporel, servi par la musique d'Ennio Morricone.
Les Pétroleuses (Christian-Jaque, 1971)
Un western parodique qui réunit à l'écran Claudia Cardinale et une autre icône et sex-symbol du cinéma, Brigitte Bardot. L'Italienne joue la redoutable Maria, prête à tout pour s'approprier un ranch également convoité par Louise (Brigitte Bardot), qui forme avec ses sœurs une bande de hors-la-loi, les «Frenchie King». Dans une scène mémorable de cette lutte sans merci entre les deux pétroleuses, Cardinale gifle Bardot.