« Ce qui nous guide, c’est le refus de toute division de la Syrie » : dragués par Israël, les Druzes choisissent l’unité syrienne
Soueïda (Syrie), envoyé spécial.
Lorsque l’on part de la grande ville du Sud syrien, Deraa, et que l’on arrive à Soueïda, en pays druze, on est immédiatement transporté dans un autre monde. La différence est d’autant plus remarquable que dans la première, sunnite, on observe strictement le mois sacré de ramadan alors que, dans la seconde, il n’en est rien. Les Druzes – dont la religion est issue du chiisme ismaélien – rejettent la charia et les obligations rituelles qui en découlent.
En ce mois de mars, à Soueïda, les rues sont animées, des odeurs de cuisine viennent chatouiller les narines, les cheveux des jeunes filles qui déambulent bras dessus bras dessous semblent électrisés par le soleil et le vent. Comme partout dans le monde, les jeunes hommes regardent discrètement et sourient. La vie au quotidien.
Le calme observé est trompeur. Les Druzes, qui ne représentent que 3 % de la population syrienne, ont toujours défendu avec force leur spécificité culturelle et religieuse, y compris les armes à la main. La France colonisatrice en sait quelque chose. La statue de Sultan Pacha Al Atrach, qui a conduit la révolte syrienne de 1925-1927, trône en bonne place.