Affaire Jegou-Auradou : les avocats de la plaignante demandent la récusation des procureurs

Retour en France repoussé pour les deux rugbymen inculpés de viol sur une Argentine de 39 ans. Les avocats d'Hugo Auradou et Oscar Jegou avaient demandé vendredi à la justice de lever l'interdiction de quitter le pays pour les deux joueurs, libres mais dans l'attente de l'examen d'une demande de non-lieu. Une décision du parquet «sur la demande de sortie du pays devrait être rendue lundi ou mardi», avait déclaré Martin Ahumada, porte-parole de la justice provinciale de Mendoza.

Mais un nouveau rebondissement a eu lieu ce lundi. Les avocats de la plaignante, Natacha Romano et Mauricio Gardello, ont en effet demandé la récusation des procureurs en charge de l'affaire, selon les informations du média argentin Diario Uno  et de L'Équipe. Ils accusent le ministère public de prendre fait et cause pour les deux internationaux français. Mardi dernier, ces derniers, qui avaient récupéré leur passeport, avaient quitté Mendoza pour la capitale Buenos Aires à 1.000 km, et un lieu de résidence inconnu.

Vendredi à Mendoza, la plaignante ne s'est pas présentée à une audience pour la troisième fois consécutive, une semaine après une tentative de suicide, révélée lundi par ses avocats. Elle serait toujours hospitalisée, a déclaré vendredi Me Mauricio Cardello, sans pouvoir préciser son état de santé récent. Les avocats des joueurs français avaient déposé mardi une demande de non-lieu et ils attendaient une réponse ce lundi. 

Un non-lieu auquel la défense de la plaignante s'était formellement opposée car «nous ne considérons pas les conditions réunies», avait réaffirmé vendredi Me Cardello. S'agissant d'autoriser une sortie d'Argentine, «nous allons exprimer ce que nous pensons», mais malgré cet avis consultatif, si le parquet avait décidé de lever l'interdiction «cela sera effectif et ils pourront partir», avait toutefois précisé l'avocat de la plaignante.

Hugo Auradou et Oscar Jegou, deux internationaux de 21 ans, sont inculpés de viol aggravé car en réunion. Les faits présumés seraient survenus dans la nuit du 6 au 7 juillet dans une chambre d'hôtel de Mendoza, après la victoire du XV de France contre les Pumas. Les inculpés reconnaissent des relations sexuelles, mais affirment qu'elles étaient consenties, et nient toute violence.