Ukraine : nouvelle attaque meurtrière russe sur Kiev

Selon Moscou, c'est la "réponse" à la frappe ukrainienne menée mercredi contre une usine russe avec des missiles occidentaux. La Russie a tiré vendredi matin des missiles balistiques sur Kiev, tuant une personne, en blessant neuf autres et privant des centaines d'immeubles de chauffage.

Sur Telegram, le chef de l'administration militaire de la ville, Sergiy Popko, a assuré que les forces russes avaient utilisé des missiles Kinjal et Iskander lors de l’attaque, survenue vers 7 h (6 h à Paris).

"Neuf blessés à la suite de l’attaque ennemie contre la capitale. Quatre d’entre eux ont été hospitalisés", a déclaré, de son côté, le maire de Kiev, Vitali Klitschko. "Les services d’urgence fonctionnent partout", a-t-il ajouté.

L'attaque a été menée avec cinq missiles balistiques de type "Iskander-M/KN-23", a de son côté indiqué l'armée de l'air ukrainienne, assurant les avoir tous abattus. Des "débris" de missiles sont tombés sur trois quartiers de la ville, endommageant notamment le système de chauffage, selon Vitali Klitschko.

"630 immeubles résidentiels, 16 établissements de santé" et une trentaine d'écoles "sont privées du chauffage", au moment où les températures flirtent avec les négatives, a-t-il déploré.

Un photographe de l'AFP a vu des pompiers lutter contre les flammes en pleine rue dans un quartier central cossu.

Le centre de contrôle des services spéciaux ukrainiens visé, selon Moscou

La Russie dit avoir attaqué Kiev "en réponse" à la frappe ukrainienne menée mercredi contre une usine russe – "Kombinat Kamenskii", située dans la région russe de Rostov – avec des missiles occidentaux. Selon Kiev, ce site industriel fournit l'armée russe. Il est situé à moins de 20 kilomètres de la frontière ukrainienne, dans une région qui abrite le quartier général des troupes russes pour leur offensive en Ukraine.

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"Une frappe groupée a été menée ce matin avec des armes de précision à longue portée contre le centre de contrôle [des services spéciaux ukrainiens] SBU, le bureau d’études Loutch, établi à Kiev, qui conçoit et fabrique des systèmes de missiles Neptune", a signalé l’armée russe dans un communiqué relayé sur Telegram, affirmant que "toutes les cibles [avaient] été touchées".

Le président russe Vladimir Poutine a juré que Moscou répondrait à toutes les attaques ukrainiennes contre le sol russe menées à l'aide de missiles occidentaux, agitant même la menace de relancer son nouveau missile russe "Orechnik".

"Des gens meurent et il pense que c'est 'intéressant'... Connard"

Cette attaque sur la capitale ukrainienne intervient après un échange de piques entre le chef du Kremlin et Volodymyr Zelensky. Lors de sa conférence de presse annuelle, jeudi, Vladimir Poutine a proposé un "duel de hautes technologies du XXIe siècle" entre son missile "Orechnik", qu'il a proposé de tirer sur Kiev, et des moyens de défense antiaérienne occidentales. "Nous organisons une telle expérience, un tel duel de hautes technologie et nous allons voir ce qui va se passer. C'est intéressant", a-t-il déclaré.

"Des gens meurent et il pense que c'est 'intéressant'... Connard", a fulminé le président Zelensky sur X.

L'armée russe a d’ailleurs effectué à l'aube un bombardement "massif" sur Kherson, grande ville portuaire du sud du pays, tuant au moins deux hommes – âgés de 60 et 75 ans – et en blessant neuf autres, selon le procureur général d'Ukraine. Les frappes ont par ailleurs touché des infrastructures "essentielles", privant d'électricité "jusqu'à 60 000" foyers, a indiqué le gouverneur régional Oleksandre Prokoudine sur Telegram.

Avec AFP