REPORTAGE. "C'est l'endroit le plus multiculturel de Rome" : la fierté des habitants du quartier d'Esquilino, où le pape va être inhumé

C'est une première depuis trois siècles. Le pape François sera donc inhumé dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, et non dans la basilique Saint-Pierre du Vatican. François a ainsi choisi de reposer au cœur de Rome, au cœur d'un quartier populaire, juste à côté de la gare de Termini où règne une forme de précarité et d'insécurité. Sur place, les habitants sont fiers que le pape ait choisi leur basilique pour y être inhumé.

Le quartier de la basilique Sainte-Marie-Majeure est un trait d'union entre deux mondes. C'est Claudia qui nous dit ça, elle qui a toujours vécu ici. "Ce quartier est à cheval entre la criminalité et les dégradations que l'on voit à la gare et la beauté du centre historique, raconte-t-elle. C'est le quartier le plus multiculturel de Rome, où l'on voit beaucoup de nationalités différentes : chinois, bangladais et tant d'autres."

Et c'est peut-être cela qui plaisait au pape, lui qui venait prier en cachette tôt le matin dans la basilique, lui qui a fait aux habitants du quartier un dernier cadeau en décidant d'être inhumé ici. "Maintenant, la basilique va devenir un sanctuaire et je suis certaine que beaucoup de personnes vont venir prier et allumer des bougies pour le pape qui reposera ici", poursuit-elle.

"Ça rehausse le niveau de sécurité du quartier"

Le quartier est d'ailleurs déjà en effervescence. Le téléphone d'Anastasia, qui tient le petit hôtel de gare n'arrête pas de sonner. "Il me semble que le pape a choisi ce quartier justement parce que c'était un grand homme du peuple, lance-t-elle. Donc j'espère qu'avec cette inhumation, le quartier aura meilleure réputation et que ça lui donnera plus d'importance."

Alors en attendant que le quartier change en profondeur, les habitants et les commerçants, comme Alberto, se réjouissent d'ores et déjà de la présence policière massive actuellement autour de la basilique. "Le quartier sera un peu plus sous contrôle. C'est une chose dont on a besoin parce qu'ici on a un peu été abandonnés, déplore-t-il. Le quartier de Termini est un endroit dangereux. Ce qui est sûr, c'est que depuis quelques jours déjà, on voit qu'il y a plus de policiers et ça rehausse le niveau de sécurité du quartier." Et tout ça, c'est bon pour les affaires, conclut Alberto.