«Des inondations les plus dramatiques depuis 30 ans» : ce qu’il faut savoir sur la situation en Espagne

De nombreux villages coupés du reste du pays 

Au moins 62 personnes sont mortes dans des inondations qui touchent le sud-est de l’Espagne depuis mardi soir, selon un nouveau bilan provisoire des services de secours. De nombreux villages sont coupés du reste du pays, auxquels les secours s'efforcent d'accéder. Il y a «des communes inondées, des routes et des voies coupées, des ponts brisés par la violence des eaux», a décrit le chef du gouvernement dans une brève allocution télévisée depuis le palais de la Moncloa, en apportant son soutien aux familles des victimes et aux sinistrés.

Dans la nuit, le président du gouvernement régional de la communauté de Valence, Carlos Monzón, avait indiqué que plusieurs corps avaient été retrouvés. «Nous faisons face à une situation sans précédent, que personne n'a encore jamais vue», avait-il ajouté. Mais rien ne laissait prévoir un tel bilan, qui fait de ces inondations les plus dramatiques en Espagne depuis août 1996.

Des militaires en renfort 

«La situation est terrible», a assuré à des journalistes la ministre de la Défense Margarita Robles, en précisant qu'un millier de militaires, soutenus par des hélicoptères, se trouvaient sur la zone pour prêter main-forte aux services de secours.

Parmi les communes les plus touchées figurent L'Alcudia, dans la région de Valence, et Letur, dans la province voisine d'Albacete (région de Castille-La Manche), où six personnes sont portées disparues, la crue soudaine ayant envahi les rues, emporté des voitures et inondé des bâtiments.

«La priorité est de retrouver les personnes disparues», a déclaré la déléguée du gouvernement central en Castille-La Manche, Milagros Tolon, en précisant que les services d'urgence, appuyés par des drones, avaient travaillé toute la nuit pour tenter de les repérer.

«La situation est dantesque (...) Je n'avais jamais vu cela», a insisté sur la télévision publique TVE Consuelo Tarazona, la maire d'Horno de Alcedo, commune de la banlieue de Valence. La montée des eaux a été «monstrueuse», «nous avons été inondés tout d'un coup, sans pouvoir prévenir les voisins».

Les autorités ont demandé aux habitants de ne pas se déplacer par la route, tandis que le gouvernement central a mis en place une cellule de crise. La mairie de Valence a annoncé que toutes les écoles resteraient fermées mercredi, de même que les jardins publics, et que tous les événements sportifs étaient annulés.

Pedro Sánchez assure les sinistrés du soutien de l'État

Le premier ministre espagnol Pedro Sánchez a assuré mercredi ses compatriotes frappés par des inondations meurtrières qui ont dévasté le sud-est du pays du soutien total de l'État, mais a averti que cet épisode «dévastateur» n'était peut-être pas terminé.

«Nous ne vous laisserons pas seuls», a déclaré Pedro Sánchez dans l’allocution télévisée depuis le palais de la Moncloa, demandant aux habitants de la région de rester vigilants, car «nous ne pouvons pas considérer que cet épisode dévastateur est terminé». 

Le roi Felipe VI se dit «dévasté»

Le roi d'Espagne Felipe VI s'est dit «dévasté» mercredi par le bilan des inondations qui ont dévasté le sud-est de l'Espagne, faisant au moins 62 morts, assurant apporter «tout le soutien nécessaire» aux proches des victimes.

«Dévasté par les dernières nouvelles concernant les inondations», a écrit la maison royale espagnole dans un message sur le réseau social X. «Nos plus sincères condoléances aux familles et aux proches des plus de 50 morts. Force, courage et tout le soutien nécessaire aux intéressés», a-t-il ajouté.

L'Union européenne se dit «prête à aider» face à une «situation dramatique»

L'Union européenne est «prête à aider» l'Espagne, confrontée à «une situation dramatique», a souligné la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen mercredi, au sujet des inondations meurtrières qui ont dévasté le sud-est du pays.

«Nous avons activé notre système satellite Copernicus pour aider à coordonner les équipes de secours, et nous avons déjà proposé d'activer notre mécanisme de protection civile», a précisé Ursula von der Leyen à Bruxelles.