Jusqu’à 25 °C à Perpignan ? Des records de chaleur en France et en Espagne pour un mois de janvier
Le fort redoux qui traverse toute la France après un épisode de froid a établi mercredi 25 janvier plusieurs nouveaux records de chaleur pour un mois de janvier le long de la Méditerranée, où le déficit de pluie se poursuit, a annoncé jeudi Météo-France. «Des records mensuels de températures maximales ont été atteints dans le sud-est du pays, autour de la Méditerranée», a indiqué Météo-France, citant plusieurs mesures inédites entre l'Hérault et le Var.
Mercredi, 22,1°C ont été relevés à la station de mesures de l'aéroport de Montpellier, effaçant nettement le record précédent mesuré à 21,2°C en 2002. À l'aéroport de Nîmes et à Arles (Bouches-du-Rhône), le thermomètre a atteint 21°C, à Aigues-Mortes (Gard) 20,8°C et, dans le Var, 22,5°C au Luc et 21,2°C au Castellet.
Sur toutes ces stations, les records précédents étaient relativement récents, tous établis au XXe siècle. Ce fort redoux est généralisé sur la métropole, mais plus marqué sur les régions méditerranéennes où le pic était prévu entre mercredi et jeudi par Météo-France, «avec 25°C possibles dans les environs de Perpignan, Prades, ou Durban-Corbières, 20 à 22°C à Montpellier, Toulon ou Nîmes».
En Espagne, la météo présente des caractéristiques «uniques au monde», avec un record de chaleur pouvant atteindre 28ºC dans certains points du pays ces prochains jours, selon Meteored, organisme météorologique local. Des records pourraient aussi être atteints au Portugal, au Maroc et en Algérie. Cette chaleur hivernale est due au passage d’un «anticyclone de blocage intense». À partir de mercredi, les températures dépasseront les 20°C dans de nombreuses régions du pays, indique encore l’organisme, pouvant dépasser 25°C au sud et sud-est de la péninsule et dans les îles Canaries.
Cette météo inhabituelle, à laquelle s’ajoute le déficit de pluie, confronte les habitants de la Catalogne à un renforcement des restrictions de consommation d’eau, alors que la région est touchée par une sécheresse historique. Restrictions que l’Andalousie au Sud-Est, également touchée par la sécheresse, envisage de mettre en place.
«Pas inédit»
«Une telle douceur est remarquable pour un mois de janvier mais cela n'est pas inédit de connaître des températures au-delà des 20°C en hiver», nuançait toutefois mercredi Météo-France dans un communiqué, invoquant les 20,5°C relevés à Toulon en 2016, les 20,7°C à Montpellier en 2018 ou encore des 25,4°C à Perpignan en 2020.
Outre la chaleur hivernale, «l'ensemble du pourtour méditerranéen restera très probablement au sec ces 10 prochains jours, aggravant la sécheresse préoccupante et chronique de la région, tout particulièrement en Roussillon», a alerté Météo-France.
«Le mois de janvier 2024 s'annonce d'ores et déjà fort contrasté avec une longue séquence de fraîcheur entre le 7 et le 20 janvier, encadré par deux périodes de grande douceur, la première en tout début de mois puis la seconde en cours et qui est amenée à se prolonger au-delà du 31 janvier», selon Météo-France. Si ce redoux se maintient, janvier 2024 pourrait de nouveau être un mois plus chaud que les normales de saison.
Ce serait alors le 24e mois d'affilée que les températures mensuelles seraient supérieures aux moyennes de la période 1991-2020, pourtant déjà plus élevées que celles de l'ère pré-industrielle en raison des émissions de gaz à effet de serre liées à l'activité humaine.