Vendée Globe : « J + 39 Dans notre solitude liquide »
J’ai franchi, mercredi, le deuxième grand cap de ce Vendée Globe dans une vilaine tempête (Éric Bellion était 27e, jeudi 19 décembre – NDLR), je suis à l’autre bout de la terre, sous l’Australie… J’ai parcouru tout ce chemin en bateau à voile ! La première fois que j’ai passé le cap Leeuwin en mer, c’était en 2016, c’était joyeux, mon enceinte crachait Men at Work sous un soleil radieux.
Un moment très spécial, puisque c’est à ce moment précis de ma course que je me suis libéré, que j’ai enfin ressenti du plaisir. Cette fois-ci, l’ambiance n’était pas à la rigolade. J’ai pu célébrer le moment entre deux violentes rafales pour honorer l’océan et mon brave bateau. Je me suis aussi tapé sur l’épaule pour me dire : « Bravo, mon pote, c’est pas rien d’être arrivé jusque-là ! »
En général, je ne ressens pas le besoin d’écouter autre chose que la mélodie de mon bateau, à la recherche de la moindre fausse note. À l’exception de la création musicale unique que Mat (Bastard, leader du groupe Skip The Use et parrain du bateau – NDLR) compose pour moi chaque semaine. Car Sail & Sound, c’est la rencontre de nos deux univers, je partage avec lui une émotion forte et il la transforme en chanson. À l’issue de la course, un album de 12 titres verra le jour.
L’objectif est de toucher les gens avec des messages universels, de les aider à transformer leur vie. La musique, c’est un véhicule qui a toujours existé pour transporter les personnes. Mat a ce don de passeur, il fait vibrer les gens à l’unisson. Ses créations tombent toujours juste, c’est assez magique. L’océan est un révélateur d’émotions, il y a que le vrai ici, pas de mensonges. C’est tellement dur que tu ne peux pas tricher, t’es obligé d’être toi !
La chanson de la semaine (à découvrir dimanche sur les réseaux sociaux du skippeur – NDLR) rend hommage à Marie Lattanzio, la femme qui partage ma vie, celle qui porte le projet à terre, qui tient le téléphone rouge, qui est là pour moi dans mes hauts comme dans mes bas. Ça fait presque deux semaines que je suis dans le dur et Marie me soutient, constante, avec toujours ce sourire dans la voix. J’ai énormément de chance ; sans elle, je ne serais pas là.
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