Six Nations : une victoire et une année record pour le XV de France
Pourquoi ce tournoi des Six-Nations marquera-t-il l’histoire du XV de France ? La première réponse vient sans doute de cette rencontre face à l’équipe du chardon. Bien que malmenés par des Écossais très joueurs, forts au sol et malins dans toutes les phases de jeu, les Bleus ont su se sortir de ce pétrin pour finalement prendre le large en seconde période et assurer la victoire (35-16) avec quatre essais et le gain du tournoi. Il fut un temps où les hommes de Fabien Galthié se seraient pris les pieds dans le tapis et auraient fini par craquer.
C’est sans doute à cela que l’on reconnaît une grande équipe : passer le cap malgré les temps faibles. « Il y avait un peu de pression malgré tout, nous avions en face de nous une équipe d’Écosse légère et désinhibée. Il n’y a jamais eu de victoires faciles face à eux, mais là, on a su se sortir d’une situation chaotique. On a certes moins bien réussi que récemment, mais je sens que l’on touche à quelque chose », a rappelé Fabien Galthié à l’issue de la rencontre.
Une équipe et des talents individuels
Au-delà de la victoire et ce tournoi en poche, le sélectionneur a voulu rappeler qu’il y avait eu, une semaine plus tôt, un acte fondateur appelant à encore plus de jours meilleurs pour le futur : « Le match contre l’Irlande est celui de nos six années passées ensemble. » Il est vrai que durant son mandat, l’ancien joueur de Colomiers a su former une ossature solide devant et une philosophie derrière avec, chaque saison ou presque, une petite touche de nouveauté en allant chercher ici et là des perles peu connues du béotien.
Avoir sélectionné un Melvyn Jaminet, un Gabin Villière, par exemple, ou encore, avant la Coupe du monde 2023, avoir sorti de sa hotte sans doute celui qui va devenir, et qui l’est déjà, le meilleur ailier du monde – « Bip Bip » Louis Bielle-Biarrey (LBB) – n’est pas donné à tous.
Ce qui est encore moins donné, ce sont les performances et la pluie de records que cette équipe a battus dans cette édition 2025. À tout seigneur, tout honneur, Damian Penaud, le fantasque ailier de l’Union Bordeaux Bègles, a égalé avec un 38e essai en Irlande le record que détenait Serge Blanco depuis des lustres.
Autre serial scoreur, Louis Bielle-Biarrey a des temps de passage hallucinants. Avec une huitième réalisation dans le tournoi 2025, l’ailier français a réussi le tour de force de signer un Grand Chelem, marquant contre chacune des nations. Cette performance, toutes nations européennes confondues, datait de cent ans.
Et puis il y a la botte de Thomas Ramos. Le Toulousain est dorénavant seul, non pas au monde, mais en France. Le numéro 15 est depuis samedi soir le recordman du nombre de points marqués en équipe de France (450 points). Il dépasse Frédéric Michalak (436 points). Pourtant au-delà des performances individuelles, il y a aussi la performance collective. Les Bleus ont inscrit 30 essais… Un record en cinq matchs !
Le XV de France fait mieux que l’Angleterre et ses 29 réalisations sur une même édition du tournoi. C’était en 2001 ! Seul ombre à ce tableau d’honneur, la blessure d’Antoine Dupont, qui va éloigner des terrains le meilleur demi de mêlée de la planète de nombreux mois.