François Bayrou est arrivé lundi 30 décembre à Mayotte, dévasté par le cyclone Chido, à la tête d’une imposante délégation ministérielle. La visite du Premier ministre était très attendue, plus de deux semaines après le passage du cyclone Chido qui a ravagé l’archipel. Le chef du gouvernement a dès son arrivée estimé que « quiconque prétendrait qu’il n’y a pas de problème d’immigration brûlant à Mayotte [était] irresponsable ». Il a ensuite annoncé le plan de reconstruction « Mayotte debout », qu’il a présenté devant les élus locaux.
Mobiliser l’armée et la gendarmerie
François Bayrou a annoncé le lancement d’un « plan vigilance » à Mayotte associant armée et gendarmerie pour « surveiller » les établissements scolaires face aux menaces d’incendie et de pillage. « On ne peut pas laisser les écoles, les collèges et les lycées être chaque jour pillés ou pire encore, brûlés, puisque c’est le cas de ce que nous avons vu aujourd’hui », a déclaré le Premier ministre. Quelques minutes auparavant, le maire de Mamoudzou, ville depuis laquelle François Bayrou faisait ces annonces, Ambdilwahedou Soumaila avait déploré que l’on ait « brûlé une école de la République », transformée depuis quinze jours en centre d’hébergement d’urgence.
La rentrée scolaire reportée au 13 janvier
« La rentrée ne pouvant se faire dans des conditions normales, elle aura lieu selon des modalités adaptées établissement par établissement à partir du 13 janvier », explique François Bayrou, qui évoque une « attention particulière » pour les classes ayant un examen prévu à la fin de l’année. Pour certains élèves, « une scolarisation temporaire pourra être organisée dans l’Hexagone », assure-t-il. Et d’ajouter : « On l’a fait pour l’Ukraine, on peut le faire pour les enfants mahorais qui seraient en difficulté, si les familles le souhaitent. »
Rétablir l’électricité « dans chaque foyer fin janvier »
« L’électricité doit être rétablie dans chaque foyer fin janvier », a affirmé le Premier ministre en annonçant « un renfort de 200 agents pour atteindre cet objectif » et l’envoi au total par EDF de « 200 groupes électrogènes, une dizaine par commune » pour faire fonctionner les « équipements indispensables ». En outre « 20 techniciens EDF arriveront en renfort dans la semaine pour organiser (des) commandos » techniques dans chaque commune et intervenir sur « les ruptures de réseaux basse tension ».
Un projet de « loi d’urgence »
Le Premier ministre a également annoncé la présentation, en Conseil des ministres vendredi 3 janvier, d’un projet de « loi d’urgence » pour le département de Mayotte. Le texte sera ensuite débattu au Parlement « sous quinze jours », a ajouté François Bayrou. En outre, un projet de « loi-programme de refondation » de l’archipel « préparé et conçu avec les élus de Mayotte, sera mis au point dans les trois mois », a ajouté le chef du gouvernement.
« Empêcher la reconstruction des bidonvilles »
L’État et les pouvoirs publics locaux se sont engagés à « empêcher la reconstruction des bidonvilles » à Mayotte, a affirmé le Premier ministre, précisant que ces dispositions pourront être « inscrites dans la loi ». D’autre part, le « plan Mayotte » prévoit la livraison de 140 tonnes de bâches dans la semaine, en plus des 100 tonnes déjà livrées, utilisées pour mettre hors d’eau les logements. Des éléments de charpente métallique et des tôles seront acheminés en urgence et seront ajoutés à la liste des prix bloqués, a indiqué le François Bayrou, afin de reconstruire les toitures. Des prêts garantis par l’État seront également proposés aux familles pour financer les reconstructions.
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