Dissolution de l’Assemblée nationale : comment vont se dérouler les élections législatives du 30 juin et du 7 juillet ?

C’est un tremblement de terre politique, qui marquera l’histoire de la Ve République. Quelques instants après la forte poussée du RN (32%) aux élections européennes et le revers subi par la majorité (14,9%), le président de la République Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir à la surprise générale la dissolution de l’Assemblée nationale. L'article 12 de la Constitution, utilisé pour la première fois depuis Jacques Chirac en 1997, a donc été activé après consultation du premier ministre, de la présidente de l’Assemblée nationale et du président du Sénat. Conséquence : de nouvelles législatives doivent automatiquement se tenir d’ici 20 et 40 jours.

L'issue du scrutin européen «n'est pas un bon résultat pour les partis qui défendent l'Europe», a regretté le chef de l’État dans une allocution devant les Français. Alors qu’il a dénoncé la «montée des nationalistes et des démagogues (qui) est un danger pour notre nation», les Français sont de nouveau appelés aux urnes pour choisir leurs 577 députés. Les sénateurs, eux, ne sont pas concernés. Peu importe s’ils se représentent ou non, les sortants restent en fonction jusqu’au verdict des urnes. La dissolution a raison de tous les textes parlementaires - projets ou propositions de loi -, dont les débats sont stoppés net. Comme celui sur la fin de vie. Les travaux en cours des commissions d'enquête connaissent le même sort. La nouvelle législature ne reprendra pas les discussions comme si de rien n’était ; tout repartira de zéro une fois la Chambre basse renouvelée.

En deux tours, les élections, au mode de scrutin majoritaire, auront lieu le 30 juin et le 7 juillet. Pour être élu dès le premier tour, un candidat et son suppléant doivent obtenir plus de 50% des suffrages exprimés et un nombre de voix au moins égal à 25% du nombre des électeurs inscrits. Ceux qui sont arrivés en tête, et qui ont obtenu au moins 12,5% des électeurs inscrits sur la circonscription, peuvent ensuite se présenter au second tour. Le prétendant qui obtient le plus grand nombre de voix est élu. Et devient député.

Une majorité relative depuis 2022

Alors que la macronie n’avait qu’une majorité relative depuis les législatives de 2022, le camp centriste devra s’allier à d’autres formations si elle ne veut pas subir une défaite encore plus lourde. Et ce, dans un contexte inédit où le RN et son président Jordan Bardella font office de grand favori. La chef de file des députés nationalistes Marine Le Pen a d’ailleurs dit dimanche soir que son mouvement était «prêt à exercer le pouvoir si les Français (leur) font confiance.» Quant à la gauche, pourra-t-elle se rassembler comme ce fut le cas avec la Nupes au printemps 2022 ? Jean-Luc Mélenchon a simplement dit «ne pas craindre le peuple».

Si personne ne connaît encore les candidats, le secrétaire général de Renaissance Stéphane Séjourné a annoncé que son parti «donnera l'investiture» aux parlementaires sortants, y compris d'opposition, «faisant partie du champ républicain» et souhaitant «s'investir dans un projet clair» autour de la majorité présidentielle. Emmanuel Macron doit de nouveau «s'exprimer sur ce qu'il considère comme étant juste pour le pays dans les prochains jours».