Suppression de deux jours fériés : les Français massivement contre, François Bayrou a-t-il des chances de convaincre ?

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


À quelques jours de la rentrée dans le centre-ville de Lille (Nord), la perspective de perdre deux jours fériés est plutôt perçue comme une mauvaise idée. "Sur le principe, ça me semble plutôt injuste puisque ce sont des jours faits pour se reposer, profiter en dehors du travail", pointe une femme. Une riveraine abonde : "On comprend la nécessité de faire des économies, de trouver de l'argent, mais en fait, la dimension justice sociale est complètement absente du projet". "Je ne suis pas sûre que cela rapporte énormément d'argent à la France", ajoute une Lilloise.

Comme elles, 84 % des Français s'opposent à la suppression de deux jours fériés, selon un récent sondage. Même si certains comprennent ce choix pour faire face au déficit de l'État. "Je comprends, ça me gêne de laisser des grosses dettes comme ça pour mes enfants. Il y a deux jours fériés pour des souvenirs de guerre. Pourquoi ne pas en supprimer un ? Et effectivement, le mois de mai serait plus approprié pour moi", estime un riverain.

Quelles situations ailleurs en Europe ?

Ces deux jours fériés, actuellement payés, sont pour l'instant chômés. Ils deviendraient donc travaillés pour tous les salariés du privé comme du public. En Europe, c'est l'Espagne qui décroche le record avec 14 jours fériés par an, suivie par le Portugal et la Pologne, avec 13 jours. L'Italie est à 11 jours, comme la France actuellement. Si la suppression était adoptée, nous serions alors à 9 jours, comme en Allemagne et aux Pays-Bas.

Cet après-midi, François Bayrou en dira un peu plus sur les modalités. Il espère récupérer ainsi 4,2 milliards d'euros dès l'année prochaine. Mais il faudrait que tout le monde travaille. C'est la condition posée par le représentant des petites et moyennes entreprises : "Les services publics et, au premier rang desquels, l'école, doivent être ouverts. Si l'école n'est pas ouverte, évidemment que cela pose un problème majeur. Pour nos salariés, ne serait-ce que pour venir travailler, parce qu'il faut garder les enfants", pointe Éric Chevée, vice-président de la CPME, en charge des affaires sociales.

Les modalités de la réforme doivent maintenant être discutées avec les syndicats opposés à cette piste. Les sept principales confédérations ont prévu de se retrouver le 1er septembre pour organiser leur mobilisation.