Livrer des colis en métro : une nouvelle solution logistique prometteuse
Transporter des colis... en métro. Madrid teste depuis plusieurs mois une solution logistique utilisant ses transports en commun pour assurer le dernier kilomètre. Cette dernière phase de la livraison, en plus d’être coûteuse pour les transporteurs, est aussi la plus émettrice de gaz à effet de serre. C’est aussi un véritable casse-tête en ville, où les camionnettes sont souvent prises dans les embouteillages.
Le projet «Última Milla» est un «projet pionnier au niveau mondial qui, sans affecter les services aux passagers, cherche à absorber une partie du commerce électronique pour apporter ces paquets au domicile des gens», explique à Euronews Rafa Villa, responsable logistique pour l’entreprise publique Metro de Madrid. «Le transport souterrain des colis nous permet de minimiser les externalités telles que la pollution et les embouteillages en réduisant le nombre de véhicules de livraison en surface.»
Casiers à colis dans les stations
Des essais ont eu lieu fin 2024 avec des entreprises spécialisées dans la logistique, rapporte 20 minutos . Les colis sont chargés dans des chariots roulants qui sont eux-mêmes embarqués dans des métros sans voyageurs. Arrivés à destination, ils sont déchargés et les colis sont distribués dans des casiers auxquels les clients pourront accéder pour les récupérer dans les stations.
Pendant un mois, un train dédié au transport de colis a circulé sur la ligne 12, une ligne circulaire de la banlieue sud de la capitale espagnole, entre 7 heures et 8 heures. L’entreprise GLS a ainsi transporté 700 colis par jour en moyenne, soit 26.000 sur la durée du test. Un autre essai a également été conduit sur la ligne 3. Mais au lieu d’y consacrer un train spécifique, l’entreprise CITYlogin a utilisé le train qui part chaque matin du dépôt de banlieue à Villaverde pour rejoindre le centre-ville sans passagers à bord. Environ 300 colis par jour ont été transportés avec cette solution.
Le coût de cette nouvelle activité serait «très raisonnable» pour l’entreprise publique, estime-t-elle dans 20 minutos, puisqu’elle ne lui demande que de payer des conducteurs de train. Ce service logistique urbain devrait être opérationnel d’ici 2026, espère Metro de Madrid.