La bête endormie s’est vite réveillée. Piquée par les criques. Touchée dans son ego après avoir flirté avec une quasi-défaite retentissante contre une bleusaille fougueuse. Samedi en Nouvelle-Zélande, et un peu partout dans les canapés de l’hexagone, les têtes étaient quelque peu sonnées. À commencer par Fabien Galthié lui-même. « Ça a été une soirée difficile pour nous tous. On s’en doutait. On ne s’attendait pas à une soirée facile, mais on va dire que ça a été difficile sur le terrain, difficile pour les joueurs, difficile pour nous ».
Pouvait-on douter de cette réaction d’orgueil des All Blacks ? Probablement pas. Le résultat est implacable tellement la première période fut à l’avantage des triples champions du monde. Domination physique, justesse technique, trois-quarts en feu… Les Néo-Zélandais ont fait parler leur expérience et leur puissance pour dominer des Bleus courageux mais nettement en dessous. Il n’y a aucune honte à avoir, d’ailleurs.
Passer la publicité«Détermination décuplée»
L’équipe avait été une nouvelle fois remaniée pour reposer certains cadres. N’oublions pas, une presque équipe type manque à l’appel. Parmi les absents, Gros, Baille, Mauvaka, Atonio, Flament, Cros, Alldritt, Dupont (également blessé), Ntamack, Jalibert, Bielle-Biarrey, Penaud ou encore Ramos. Rien que ça. Pour éviter un troisième revers, Galthié et son staff ont fait appel aux cadres. Fickou, Slimani ou encore Guillard seront de retour.
Face à la jeune garde néo-zélandaise - Scott Robertson ayant effectué 10 changements dans sa composition de départ -, les Bleus ont réellement un coup à jouer. Face aux joueurs à la fougère argentée, le danger peut venir de partout. «Maintenant, on sait à quoi s’attendre», a toutefois assuré le pilier gauche Baptiste Erdocio. Face aux critiques, notamment de la presse néo-zélandaise qui reproche aux dirigeants de ne pas avoir emmené son équipe type, Fabien Galthié, lui, l’assure : «Notre détermination est décuplée. Les gars seront là».
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Les ingrédients sont simples. Du combat, d’abord. Le repositionnement de l’habituel deuxième-ligne Joshua Brennan au poste de flanker devrait faire du bien. Il faudra également assurer en conquête. Pas simple. Les Français ayant été dominés en mêlée et trop maladroits en touche.
La défense dans l’axe devra être bonne face aux mobiles et puissants avants néo-zélandais. Derrière, l’expérience de Fickou et son association avec Depoortère devraient faire du bien à la défense. Sur les ailes, la vitesse d’Attissogbe fera du bien, comme la vélocité de Villière. «C’est la meilleure équipe possible», a finalement résumé Fabien Galthié.
En quête d’un éclair au pays du long nuage blanc, les Bleus devront prendre exemple sur leurs aînés, vainqueurs des All Blacks le 14 juillet 1979, les 26 juin et 3 juillet 1994 ou encore le 13 juin 2009 - seulement quatre victoires en 32 test-matchs disputés par les Bleus au pays du Long nuage blanc... Avant de rentrer, les valises pleines ou allégées, et de reprendre un nouveau cycle rugbystique infernal.