Saint-Nazaire : des guets-apens hyperviolents sous couvert de rendez-vous galants
Leur soirée a viré au cauchemar. En l’espace de 48 heures, deux personnes ont été agressées et dépouillées, en réunion, dans l’agglomération de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), selon un même mode opératoire. Tous deux utilisateurs de l’application de rencontres gay Grindr, les hommes avaient pris rendez-vous avec un autre usager de la plateforme qui leur avait donné rendez-vous en soirée, dans un lieu isolé. Une fois sur place, le rendez-vous galant se révélait être un violent guet-apens. Au moins quatre personnes sont recherchées par les forces de l’ordre.
«Nous recommandons la plus grande vigilance aux utilisateurs de sites de rencontres», a fait savoir vendredi, sur ses réseaux sociaux, la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN). Sollicité par Le Figaro, le service précise que les deux agressions «particulièrement violentes», qui ont eu lieu lundi 3 et mercredi 5 mars, avaient été permises via un compte Grindr fictif. La police recommande aux utilisateurs d’applications de rencontres de se donner rendez-vous dans des lieux publics plutôt que dans des lieux plus isolés, voire d’essayer de passer un appel vidéo à l’autre personne, avant un premier rendez-vous. Les victimes se trouvent «en état de choc».
Couteau et bombe lacrymogène
D’après le témoignage de la seconde victime, un homme de 22 ans qui s’est confié jeudi à nos confrères de Ouest France, un rendez-vous avait été convenu mercredi à 20h, sur un parking de La Bouletterie, un quartier sensible de Saint-Nazaire, gangrené par des réseaux de narcotrafiquants. L’un de ses quatre agresseurs était armé d’un couteau. Un autre portrait une bombe lacrymogène. Plaqué au sol, la lame du couteau contre la gorge, le jeune utilisateur de Grindr s’est fait rouer de coups puis dépouiller de ses affaires. Ses agresseurs ont emporté son argent, ses cartes, son téléphone portable et, même, sa voiture, une Toyota Aygo. La victime a enfin été aspergée de gaz lacrymogène.
Selon une source policière, l’agression de lundi s’était déroulée dans des circonstances similaires. En arrivant sur le lieu du rendez-vous, la victime avait trouvé un homme qui l’avait conduit à l’écart, vers un «endroit sombre» où patientaient trois hommes, prêts à l’agresser. Au moins un incident similaire avait déjà été recensé un an plus tôt. La DIPN invite les éventuelles nouvelles victimes à se faire connaître de la police, et rappelle être doté d’un service dédié au soutien psychologique des victimes, notamment LGBT.