Crise en Nouvelle-Calédonie : "Je suis un prisonnier politique", clame le leader kanak Christian Tein, incarcéré dans l'Hexagone

"Je suis un prisonnier politique, et le premier extradé de la sorte avec mes camarades", a affirmé, lundi 1er juillet, le chef kanak Christian Tein, incarcéré à Mulhouse (Haut-Rhin), lors d'une visite de deux sénateurs, à laquelle un journaliste de l'AFP a assisté. Soupçonné d'avoir orchestré les troubles contre la réforme électorale en Nouvelle-Calédonie, le porte-parole kanak de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT)  a évoqué ses conditions de détention à Mulhouse. 

"C'est le centre qui m'a fourni les premières affaires pour me changer. (...). Je commence à trouver mes repères", explique-t-il. "J'avais besoin aussi de me reposer, d'avoir quelque chose de calme pour le moment. Le personnel est super sympa, pour le moment ça va." Durant cet entretien en présence des sénateurs écologistes Jacques Fernique (Bas-Rhin) et Anne Souyris (Paris), Christian Tein n'avait pas le droit d'aborder son rôle dans les troubles qui ont paralysé la Nouvelle-Calédonie. "J'ai pu téléphoner à mon avocat à Nouméa, mais c'est compliqué, il y a le décalage horaire. Je dois prendre contact avec un avocat ici", a-t-il  poursuivi.

Depuis le début des troubles en Nouvelle-Calédonie liés à la réforme constitutionnelle sur le dégel du corps électoral, critiquée par les indépendantistes kanak, 1 520 personnes ont été interpellées, selon le dernier point de situation des services de l'Etat dans l'archipel, publié vendredi. Au total, onze militants indépendantistes ont été interpellés le 19 juin. Parmi eux, neuf ont été placés en détention provisoire, dont sept dans diverses prisons de l'Hexagone. Près de 200 militants du Mouvement kanak en France (MKF) s'étaient rassemblées, samedi, à Mulhouse en soutien à Christian Tein et aux autres indépendantistes incarcérés en métropole.