La junte malienne dénonce un plan de "déstabilisation" soutenu par des "Etats étrangers", un Français arrêté

Les autorités maliennes ont annoncé l'arrestation d'un Français soupçonné de travailler pour le "service de renseignement français" et ont accusé des "Etats étrangers" d'être derrière une tentative de "déstabilisation" des institutions début août, selon un communiqué lu à la télévision nationale, jeudi 14 août. 

La junte, elle-même arrivée au pouvoir après deux coups d'Etat en 2020 et 2021, s'est également exprimée sur les dizaines d'arrestations de militaires ces derniers jours. Une cinquantaine de militaires dont deux généraux, accusés de vouloir renverser les autorités en place, ont en effet été arrêtés. Mardi, l'ancien Premier ministre civil, Choguel Kokalla Maïga, limogé en novembre par les militaires au pouvoir depuis 2020 après des critiques à leur encontre, a par ailleurs été placé en garde à vue. "Les enquêtes judiciaires se poursuivent pour identifier d'éventuels complices", a assuré le gouvernement.

Depuis son arrivée au pouvoir, la junte, dirigée par le président Assimi Goïta, a réduit au silence l'opposition par des mesures coercitives, des mises en cause judiciaires, la dissolution d'organisations, les restrictions à la liberté de la presse et la pression du discours dominant sur la nécessité de faire corps autour d'elle face à une multitude de défis. Par ailleurs, les militaires au pouvoir se sont détournés des partenaires occidentaux, notamment l'ancien colonisateur français, pour se tourner politiquement et militairement vers la Russie au nom du souverainisme.