Boualem Sansal : la justice algérienne requiert 10 ans de prison en appel contre l'écrivain
Le tribunal d'Alger a requis 10 ans de prison mardi 24 juin contre Boualem Sansal, lors de son procès en appel.
L'écrivain franco-algérien avait été condamné à cinq ans d'emprisonnement et à une amende de 500 000 dinars algériens, soit environ 3 500 euros, le 27 mars 2025, notamment pour "atteinte à l'unité nationale" par le tribunal correctionnel de Dar El Beida, près d'Alger.
Les chefs d'accusation ne manquaient pas, puisque l'on retrouvait également : "outrage à corps constitué", "pratiques de nature à nuire à l'économie nationale" et "détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays".
L'Algérie lui reproche d'avoir estimé, dans le média français d'extrême droite Frontières, que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.
Soutiens de France et d'Algérie
Boualem Sansal a reçu de nombreux soutiens. D'abord en France, de certaines personnalités politiques comme Gabriel Attal. Et en Algérie, notamment par l'écrivain Yasmina Khadra qui a "insisté" auprès du président algérien Abdelmadjid Tebboune pour que son compatriote soit libéré.
Emmanuel Macron avait demandé dès janvier la libération de l'auteur, âgé de 80 ans. Son incarcération en novembre 2024 était intervenue dans un contexte de crise diplomatique entre la France et l'Algérie.
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Des proches de Boualem Sansal, comme le politologue et président de son comité de soutien Arnaud Benedetti, ont dit espérer une grâce présidentielle, sinon a minima demandé des "réquisitions moins sévères qu'en première instance".
Son avocat, François Zimeray, avait appelé le président algérien à faire preuve d'"humanité".
L'avocat a par ailleurs avancé, avec l'éditeur Gallimard, l'état de santé fragile de l'écrivain, évoquant, ces derniers mois, des allers-retours entre l'hôpital d'Alger et la prison de Koléa, où il est détenu.
Avec AFP