Le photographe franco-brésilien Sebastiao Salgado est mort à l'âge de 81 ans
Le photographe franco-brésilien Sebastiao Salgado est mort à 81 ans, a annoncé, vendredi 23 mai, l'Académie des Beaux-Arts française, dont il était membre.
Il laisse un héritage unique en images de ses centaines de voyages, avec des photos publiées dans des magazines comme Life ou Time, des livres et des expositions dans des musées, notamment à Paris, où il a résidé durant une grande partie de sa vie.
"Laurent Petitgirard, secrétaire perpétuel, les membres et correspondants de l'Académie des beaux-arts ont l'immense tristesse de faire part du décès, ce vendredi 23 mai à l'âge de 81 ans, de leur confrère Sebastião Salgado", a écrit cette Académie, qui avait élu parmi les siens en 2016 ce "grand témoin de la condition humaine et de l'état de la planète".
"Un monde plus juste"
"Photographe parcourant le monde sans arrêt, il a contracté une forme particulière de malaria en 2010, en Indonésie, dans le cadre de son projet Genesis. Quinze ans plus tard, les complications de cette maladie se sont transformées en une leucémie sévère, qui a eu raison de lui", a précisé sa famille dans un communiqué transmis à l'AFP.
"À travers l'objectif de son appareil, Sebastião s'est battu sans relâche pour un monde plus juste, plus humain et plus écologique", ajoute-t-elle. Né le 8 février 1944 à Aimorés, dans le Minas Gerais au Brésil, économiste de formation, il s'était exilé en France en 1969 pour fuir la dictature militaire avec sa future épouse, Lelia Wanick, avec qui il a eu deux enfants.

Il avait débuté sa carrière de photographe professionnel en autodidacte en 1973 à Paris, intégrant tour à tour les agences Sygma, Gamma et Magnum jusqu'en 1994. Il avait alors fondé avec son épouse une agence exclusivement dédiée à son travail, Amazonas images, devenue leur studio.
La consécration mondiale est venue en 1986, avec ses photos iconiques de la fourmilière humaine de la Serra Pelada, au Brésil, où il a côtoyé des orpailleurs recouverts de boue 35 jours durant dans la plus grande mine d'or à ciel ouvert du monde.
En noir et blanc
Grand témoin de la condition humaine et de l'état de la planète, Sebastião Salgado, qui a capturé avec son objectif des tragédies humaines comme la famine, les guerres ou les exodes massifs, concevait la photographie comme "un langage puissant pour tenter d'établir de meilleurs rapports entre les hommes et la nature", rappelle l'Académie des beaux-arts dans sa biographie.

Il travaillait presque exclusivement en noir et blanc, qu'il considérait à la fois comme une interprétation de la réalité et une manière de traduire la dignité irréductible de l'humanité.
Avec AFP