La plateforme Disney+ pourra diffuser des films neuf mois après leur sortie en salles, contre dix-sept actuellement
Disney va pouvoir diffuser ses propres films et d'autres productions françaises sur sa plateforme de streaming neuf mois après leur sortie en salles, contre dix-sept actuellement, en échange d'investissements renforcés dans le cinéma tricolore, ont annoncé, mercredi 29 janvier, le géant américain et les représentants du 7e art.
Dans le cadre d'un accord conclu pour trois ans, "Disney+ s'engage à investir 25% de son chiffre d'affaires net annuel généré en France pour financer des œuvres cinématographiques et audiovisuelles, européennes et françaises", contre 20% jusqu'alors, ont annoncé la firme aux grandes oreilles et les organisations professionnelles du cinéma (BLIC, BLOC et ARP). "Disney+ s'engage sur un investissement sur trois ans, en achat et en pré-achat, dans la création cinématographique, et à financer un minimum de 70 films sur cette période en assurant une diversité de genres, et de budgets", est-il ajouté, sans montant précisé.
Une position avantageuse
En échange, Disney+ bénéficiera d'une position plus avantageuse dans la chronologie des médias, qui régit les dates auxquelles les films peuvent être diffusés, en ligne et à la télévision notamment, dans les mois qui suivent leur sortie au cinéma."Cela va nous permettre, dès le mois d'avril [le 25], d'avoir Deadpool & Wolverine, qui a été un des gros succès de l'année dernière en salles en France, qui est un film Marvel très emblématique et très drôle", s'est réjouie auprès de l'AFP Hélène Etzi, la présidente France de Disney.
"Cet accord marque une étape importante pour les spectateurs français. Rendre les films accessibles au plus grand nombre, d'abord en salles, puis beaucoup plus rapidement sur la plateforme Disney+, est un premier pas essentiel pour répondre aux usages des Français."
"On a trouvé un point d'équilibre entre tout le monde"
En parallèle, Disney+ a également signé un accord avec les organisations du secteur audiovisuel. "On a trouvé un point d'équilibre entre tout le monde, entre les acteurs du cinéma et les acteurs de l'audiovisuel pour partager" les 25% de chiffre d'affaires consacrés à la création française, a expliqué Hélène Etzi. Ces 25% seront répartis à parts égales (12,5%) la première année entre le cinéma et l'audiovisuel. La dernière année, 14% iront au cinéma, 11% à l'audiovisuel. Avant ces deux accords, Disney+ consacrait 4% de son chiffre d'affaires au cinéma, et 16% à l'audiovisuel.
Disney, qui a rompu récemment son accord de diffusion avec Canal+ et lancé une campagne d'abonnement promotionnelle pour sa plateforme, va ainsi parapher le nouvel accord interprofessionnel sur la chronologie des médias, dont la ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé la "mise en signature" mardi.