L’Ukraine ne semble pas s’attendre à une cessation prochaine des hostilités, malgré les paroles optimistes de l’émissaire américain Steve Witkoff qui a rencontré Vladimir Poutine vendredi à Moscou. Portés par Volodymyr Zelensky, deux projets de loi ont été enregistrés ce mercredi 16 avril à la Rada, le parlement ukrainien, prévoyant «la prolongation» d’une part de «la durée de la loi martiale» et d’autre part de «la durée de la mobilisation générale» qui sont en vigueur depuis l’invasion russe de l’Ukraine du 24 février 2022.
Ces deux projets, numérotés 13172 et 13173, interviennent un peu moins de deux semaines avant l’expiration de l’actuel décret présidentiel qui réglemente l’état de guerre. Ces deux dispositions, déjà prolongées 14 fois (la dernière fois en février), seront effectives du 9 mai au 6 août 2025, une fois validées par les parlementaires. Cette nouvelle prolongation de 90 jours n’a rien d’étonnante en soi. Malgré les prémisses de discussions diplomatiques, les combats font plus que jamais rage en Ukraine, Kiev estimant même que Moscou a lancé ces derniers jours «son offensive de printemps ».
Nouvelles élections ?
Le rythme des assauts russes augmente, avec des gains territoriaux croissants, qui avaient au contraire ralenti ces trois derniers mois, tout au long de la ligne de front de plus d’un millier de kilomètres. Les Ukrainiens redoutent la création de quinze nouvelles divisions russes qui pourraient être engagées sur le terrain des opérations dès la fin de l’année 2025.
Mais le maintien de la loi martiale empêche légalement la tenue d’élections en Ukraine, notamment législatives et présidentielle, qu’appelle de ses vœux le président américain Donald Trump qui a de nouveau eu des mots très durs contre Volodymyr Zelensky. «Écoutez, lorsque vous commencez une guerre, vous devez savoir que vous pouvez l’emporter. Vous ne commencez pas une guerre contre quelqu’un 20 fois plus grand que vous et puis espérez que les gens vous livrent des missiles», a lancé lundi soir le locataire de la Maison-Blanche depuis le Bureau ovale, rejetant derechef la responsabilité de la guerre sur les épaules du président ukrainien.
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Mais ce qui est fait par la loi peut être défait par elle : même si la loi martiale est prolongée jusqu’en août, elle peut être levée avant cette date par une nouvelle disposition législative si un cessez-le-feu ou un accord de paix venait à être obtenu entre Washington, Moscou et Kiev.